N. Perrin-Gilbert : “Collomb n’a pas à jouer au DRH de l’épiscopat”
Par Mathilde Régis in LYON CAPITALE le 20.05.2016
Sur sa page Facebook, la maire du 1er arrondissement de Lyon attaque Gérard Collomb sur la séparation des Églises et de l’État après qu’il a défendu le cardinal Barbarin concernant l’affaire de non-dénonciation d’actes pédophiles.
Les relations politiques entre la maire (Lyon solidaire et citoyen) du 1er arrondissement et le maire de la ville semblent de nouveau s'envenimer, encore une fois par déclarations interposées. Invité mercredi sur le plateau de BFM TV, le sénateur-maire PS Gérard Collomb a considéré que le cardinal Barbarin avait été victime "d'un faux procès" pour ne pas avoir dénoncé les affaires de pédophilie et d'agressions sexuelles dans le diocèse de Lyon. Hasard du calendrier médiatique, le pape François avait lui aussi défendu le cardinal Barbarin, la veille, dans les colonnes du journal La Croix.
Nathalie Perrin-Gilbert s'est donc permis de rappeler via un post Facebook intitulé “Habemus Papam” les droits et les devoirs du sénateur-maire : "Le citoyen Gérard Collomb a une liberté d’expression totale, dans le cadre prévu par la loi. Il peut prendre la défense de qui il veut. Le sénateur-maire Gérard Collomb a en revanche des obligations qui sont grandes : la séparation des pouvoirs et la séparation des Eglises et de l’Etat."
Double peine, donc, pour Gérard Collomb, selon Nathalie Perrin-Gilbert : en quelques phrases en direct sur un plateau de télévision, il aurait à la fois porté atteinte à la séparation des pouvoirs et à l'indépendance de la justice – à l'image de ce qui a pu être reproché à un certain Manuel Valls – mais aussi à la loi de 1905 sur le séparation des Eglises et de l'Etat.
Sénateur-maire-président... et pape ?
La maire du 1er reproche à Gérard Collomb de ne pas pouvoir, sous la casquette de ses fonctions officielles, "s’immiscer dans des procédures judiciaires en cours en estimant publiquement qu’une enquête préliminaire serait "un faux procès"”. Elle poursuit en précisant que le "citoyen Barbarin" a droit "à un procès équitable fait par des juges impartiaux sur lesquels ne pèse aucune contrainte, d’aucune sorte. C’est la Convention européenne des droits de l’homme. Elle s’impose à tous."
L'avis de Gérard Collomb sur la démission ou non du cardinal Barbarin n'aurait pas dû être prononcé sans préciser qu'il s'agissait d'un point de vue personnel : "Le sénateur-maire de Lyon n’a pas vocation à jouer au DRH de l’épiscopat français", envoie Nathalie Perrin-Gilbert. Le deuxième grief s'attache également à tacler le sénateur-maire sur le cumul des fonctions de maire, de sénateur et de président de la métropole : "L’Eglise chez elle, l’Etat chez lui", écrivait Victor Hugo. Ou alors, il faut suggérer à Gérard Collomb de se présenter à Rome pour le prochain conclave. Et aucune règle n’interdit le cumul des mandats de président de la métropole et de pape, ce qui, n’en doutons pas, lui évitera de faire amender la loi pro domo."
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