Alors il teinte son article d'une certaine ironie, caractéristique du journalisme contemporain, une ironie qui le fait mettre sur le même plan la Pentecôte des catholiques et celle des plagistes.


S'affichant "libéral libertaire" comme tous les journalistes l'assument depuis une quinzaine d'années, c'est-à-dire depuis qu'est devenue visible la paupérisation, précarisation et tiers-mondisation de la France, il n'en revient pas qu'il y ait une droite antilibérale et antilibertaire qui puisse discuter du chômage, de la défense, des médias, bref de tous les sujets de société. Il n'en revient pas qu'il y ait une droite qui puisse avoir des opinions.
Ayant participé à la dictature monopolistique de la gauche culturelle dans le PAF et dans le bruit médiatique, le délateur de la réinfosphère n'en revient pas qu'on puisse être en train de la renverser.


Mais il complimente indirectement les pèlerins de Chartres: il y a des "croyants" pour qui la Pentecôte n'est pas un événement anodin, Or ceux qui participent au pèlerinage de Chartres ne sont plus des "intégristes" ni même de simples "croyants", ce sont des "très croyants".


Il marque bien les limites politologiques et l'incarnation politique de cette droite morale imprégnée de doctrine sociale de l'Eglise. Elle va de Philippe de Villiers à Marion Maréchal-le Pen. Ces deux personnalités imposent de plus en plus leur honorabilité et le fait qu'elles ont une pensée.
La meilleure chose qu'ait faite Philippe de Villiers en politique, c'est de la quitter pour devenir écrivain. Il a doné toute sa mesure dans son dernier livre. BHL avait raison sur un point: Philippe de Villiers était desservi en politique active par sa voix, qui le forçait à faire des discours réducteurs, qui se rabougrissaient en des obsessions changeantes, soit contre les pesticides, soit dans une antiottomanie maniaque, si justifiée qu'elle fût. (Chaque fois que je l'entendais pendant la discussion sur le traité d'amsterdam, je me disais: "Il va encore nous parler de sa Turquie !")


Les "très croyants" qui ne sont plus les "intégristes" ne sont plus remisés dans la conspiration du silence et d'infamie qui les vouait à être par définition, aux yeux des journalistes, les électeurs captifs du front national. Le mépris insultant qui les entourait est devenu un mépris poli, qui ne peut plus les rejeeter en dehors de la sphère politique. La "manif pour tous" a eu le mérite de les rendre impossibles à éviter dans le débat.


Le philippotisme ayant gangrenné le Front national en obligeant la fille à renier le père et tout ne pouvant être qu'à l'avenant quand ce qui se voudrait l'incarnation du patriotisme se fait parricide et décapite le père come la République a tué le roi, il n'est pas mauvais d'appartenir à une droite qui fait de la métapolitique en attendant que, du trop plein des ambitieux de la classe politique, ou du vide des idées dont cette ambition débridée et cette personnalisation à outrance sont les symptomes, émerge une personnalité (peut-être Marion), qui va incarner une volonté de rederesser le pays enracinée dans l'amour de la France.


Tous sur ce forum, nous avons au moins un point commun, et je ne crois pas trop m'avancer en le disant: quelle que soit notre obédience religieuse (je ne suis come beaucoup le savent rien moins que traditionaliste), nous préférons Marion à Marine, et ce n'est pas seulement parce qu'elle est plus féminine...

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