réalisé avant la sortie de l'exhortation apostolique...Un bon moyen de se remonter le moral. Et un grand merci à Jeanne Smits
Mgr Athanasius Schneider s’exprime sur les synodes sur la famille et la crise de l’Eglise. Traduction exclusive depuis le hongrois
Dans un long entretien accordé au mois de mars par Mgr Athanasius Schneider à l’association hongroise John Henry Newman, l’évêque auxiliaire d’Astana a redit que les fidèles catholiques peuvent être appelés à aider à préserver la vraie doctrine et la vraie morale de l’Eglise. Cette interview qui date d’avant la publication d’“Amoris laetitia” n’évoque évidemment pas l’Exhortation post-synodale mais elle aborde par avance de nombreux thèmes très actuels. Elle contient en outre de nombreuses réponses très franches et très directes sur de nombreux thèmes, comme la crise de l’Eglise, le Chemin néocatéchuménal, la crise des migrants, la vidéo du pape François sur le « dialogue interreligieux »…
Je vous propose ici ma traduction « officieuse » du texte depuis la traduction anglaise parue sur le site newman.hu, où l’on trouvera par ailleurs en anglais toutes les notes dont l’intervieuweur, Dániel Fülep, a enrichi le textes. La pertinence des questions et la teneur des réponses font de cet entretien un document à conserver. – J.S.
— A la suite du synode extraordinaire sur la famille de nombreuses personnes ont été effrayées, ou au contraire remplies de faux espoirs. Ceux qui espéraient voir un changement de la doctrine morale de l'Eglise ont probablement été déçus par le contenu du rapport final. Ne pensez-vous pas qu'il se soit agi d'un ballon d'essai en vue d'assouplir la doctrine fondamentale de l'Eglise en ouvrant la porte à de graves abus, et à de nouvelles tentatives de ce type à l'avenir ? Qu'en pense votre Excellence au vu du rapport final du synode ordinaire ?
— Eh bien, grâce à Dieu, le rapport final du synode a fait des déclarations claires sur le comportement homosexuel, qui est inacceptable à la lumière de la morale chrétienne, et il contient également des mots clairs et justes contre l'idéologie du genre. Grâce en soit rendu à Dieu. Mais ainsi que je le déclarais dans mon analyse du rapport final, la section qui concerne les couples remariés demeure ambiguë. De telle sorte que ceux qui font la promotion de la communion pour les divorcés remariés ont soudain déclaré que ce rapport constituerait une porte ouverte, même si c'était seulement de manière indirecte, à l'accès des remariés au sacrement. Les évêques, cependant, doivent éviter de telles déclarations ambiguës dans les documents officiels. Bien évidemment, le rapport final n'est pas un texte du magistère, grâce à Dieu : ce n'est qu'un rapport. C'est pourquoi nous devons attendre et espérer qu'il y ait un autre texte officiel du magistère qui énoncera clairement la doctrine catholique.
— Dans une interview, votre Excellence a dit à propos du synode extraordinaire : « Hélas, le rapport final du synode contient également un paragraphe sur le vote à propos de la question de la communion aux divorcés remariés. Même s'il n'a pas obtenu des deux tiers des votes requis, il est inquiétant et étonnant qu'une majorité absolue des évêques présents ait pu voter en faveur de la sainte communion pour les divorcés et remariés, ce qui donne une mauvaise image de la qualité spirituelle de l'épiscopat catholique aujourd'hui. » Que pense votre Excellence de cette mauvaise qualité spirituelle de l'épiscopat catholique ? Quelles en sont les raisons profondes ?
— Nous avons observé pendant de longues années que de nombreuses conférences épiscopales officielles s'occupent de manière prédominante des affaires temporelles et terrestres plutôt que des affaires surnaturelles et éternelles, alors que ce sont ces dernières qui doivent être considérées comme les plus importantes dans la vie de l'Eglise. Sauver les âmes et les conduire au ciel : c'est pour cela que le Christ est venu nous sauver et pour cela qu’Il a fondé l'Eglise. Par conséquent l'Eglise doit conduire les hommes au ciel et leur transmettre les vérités divines, les grâces surnaturelles et la vie de Dieu. Voilà la tâche principale de l'Eglise. S'occuper des affaires temporelles est l'affaire du gouvernement. Je vois ici un transfert indu de la tâche de gouverner et de l'autorité civile aux évêques, les successeurs des apôtres. Évidemment, sur le fondement de sa doctrine sociale, l'Eglise peut conseiller le gouvernement de manière à ce que la vie sociale soit plus conforme à la loi naturelle. Mais ce n'est pas la tâche principale de l'Eglise. C'est une tâche secondaire. La crise actuelle de l'Eglise est largement due à ceci : la substitution de la tâche principale par des tâches secondaires.
La suite sur le blog de Jeanne Smits
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