Fornication avec soi-même et non pas adultère par PEB 2016-04-18 18:33:13 |
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Le péché d'Onan est bien moindre que l'adultère en gravité et en intensité.
L'adultère, "désir consommé de la femme d'autrui" a de cela qu'il est sacrilège quant au sacrement de mariage proprement dit. A plus forte raison, l'adultère publique du remariage civil. C'est pour sa qualité de sacrilège public que le remariage vous éloigne effectivement de la vie sacramentelle. La tentation d'adultère (le désir non consommé) peut être vaincue avec l'aide de la grâce et des conseils des vrais amis et des bons confesseurs. Si l'on veut ne pas y succomber, il y a sans doute une récompense humaine et spirituelle remarquable: ne pas avoir perdu des amis très chers sur la terre comme au Ciel: "Parce que je t'aime, aime ton mari pour lui-même! Au nom de l'amour, sois fidèle à ta promesse! Par amitié, je m'éloigne de ta famille et de toi mais sache que je garderai une pensée et une prière pour vous tous dans mon cœur!"
La fornication est évidemment moins grave. Elle n'engage pas nécessairement l'affection d'autrui mais vous écarte du vrai amour et du regard chaste.
Le péché d'Onan est donc sans doute plus véniel qu'on ne le pense: la moindre des fornication, bien moins grave en tous cas que l'oppression de la veuve et de l'orphelin. Son caractère très privé en diminue le scandale. Il y a sans doute une addiction latente à la pornographie qui est autant un mal spirituel que psychique. En revanche, il brise la capacité à regarder le prochain autrement que comme un "sexe sur pattes" comme disait si bien un prédicateur belge. La victime et le bénéficiaire et l'auteur sont la même personne. Cette monosexualité ne mène nulle part sinon au relâchement d'une tension psychique et physique. Par nature, elle n'a rien de glorieux mais le mal, au moins, est très circonscrit - du moins dans le cas d'un célibataire endurci et seul avec sa misère.
Mais peut-être est-ce une épreuve que le Seigneur nous envoie pour abaisser notre orgueil. Comme ça, quand on est tenté de faire la morale, on a conscience de n'être qu'un misérable pécheur face à un pauvre pécheur. A ce sujet, il vaut mieux s'en rapporter à l'humilité de saint Paul qui devait avoir un problème charnel du même ordre:
Et ces révélations dont il s’agit sont tellement extraordinaires que, pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi.
09 Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.
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