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"Amoris lætitia" selon les cardinaux Baldisseri et Schönborn
par Jean Kinzler 2016-04-08 08:19:10
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Voici comment se présente "Amoris lætitia". D’après deux cardinaux
C’est Baldisseri et Schönborn que le pape François a choisis pour présenter comme il le souhaite l'exhortation post-synodale. Ils ont déjà dit ce qu’ils en pensent. Le premier dans une lettre, le second dans une interview


par Sandro Magister

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ROME, le 7 avril 2016 – "Unité doctrinale dans la pluralité pastorale". Voilà l’"esprit authentique" de l'exhortation post-synodale "Amoris lætitia" qui sera rendue publique demain, si l’on en croit ce qu’a laissé entendre par avance "Avvenire", le quotidien de la conférence des évêques d’Italie.

La formule est très élastique. Et il sera curieux de voir de quelle manière elle se concrétisera dans les 325 paragraphes de ce très long document et surtout dans la pratique multiforme qui en sera le résultat dans l’ensemble de l’Église mondiale.

Pour fournir la clé de lecture officielle de l'exhortation, le pape François a fait appel à deux cardinaux : Lorenzo Baldisseri, le secrétaire général du synode, et Christoph Schönborn, l’archevêque de Vienne. Ils sont l’un et l’autre partisans d’une pratique pastorale nouvelle en ce qui concerne les points les plus controversés, en particulier l’accès des divorcés remariés à la communion.

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Baldisseri a préconisé ce virage dans la lettre qu’il a adressée, ces jours derniers, aux évêques du monde entier. Une lettre de deux pages, dont le texte presque intégral a été diffusé, le 2 avril, par l’agence de presse ACI Stampa :

> Verso "Amoris lætitia", le indicazioni ai vescovi

Il y écrit notamment :

"Le problème n’est pas de changer la doctrine, mais d’inculturer les principes généraux afin qu’ils puissent être compris et mis en pratique. Notre langage doit encourager et conforter chaque pas de chaque famille réelle".

Et aussi :

"Il convient de recontextualiser la doctrine au service de la mission pastorale de l’Église. La doctrine doit être interprétée en relation avec le cœur du kérygme chrétien et à la lumière du contexte pastoral dans lequel elle sera appliquée ; il faut se rappeler que la 'suprema lex' doit être la 'salus animarum'".

C’est là le renouvellement – explique Baldisseri dans sa lettre – que François demande continuellement, quand il insiste sur la nécessité d’un "discernement ignacien", d’une "mentalité dialogique", d’une pensée volontairement "incomplète" afin de laisser de la place à l'autre.

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De son côté, le cardinal Schönborn est resté silencieux à la veille de la publication d’"Amoris lætitia". Mais on connaît très bien sa pensée, qu’il a exprimée à de nombreuses reprises, pendant la période synodale.

La présentation la plus élaborée et la plus "autorisée" de cette pensée se trouve dans l'interview que le cardinal avait accordée à "La Civiltà Cattolica" le 26 septembre 2015, ses propos ayant été recueillis par le père Antonio Spadaro, directeur de cette revue et l’un des intimes du pape François.

Le texte intégral de cette interview figure parmi les rares articles dont "La Civiltà Cattolica" permet la lecture en ligne même aux internautes non abonnés, ce qui est un signe du rôle de guide qu’elle lui attribue :

> Matrimonio e conversione pastorale. Intervista al cardinale Schönborn

Le passage de cette interview dans lequel Schönborn s’exprime à propos de la question de l’accès des divorcés remariés à la communion est reproduit et traduit en plusieurs langues ci-dessous.

L’argumentation qu’il présente en faveur d’un changement dans la pratique pastorale est ample et structurée. Schönborn, qui appartient à l’ordre des dominicains, s’appuie non seulement sur sa compétence en matière de théologie mais aussi sur son expérience de fils de parents divorcés et remariés.

Il insiste, lui aussi, sur la sauvegarde de la doctrine. Mais sans exclure des décisions pastorales qui donneraient l’autorisation de communier à des personnes à qui, jusqu’à maintenant, elle était refusée.

À un moment donné, il dit en effet:

"Il y a également des situations dans lesquelles le prêtre, l’accompagnateur, qui connaît les personnes au for interne, peut en arriver à dire : "Votre situation est telle que, en conscience, dans votre conscience et dans ma conscience de pasteur, je vois votre place dans la vie sacramentelle de l’Église'".

Plus loin, dans l’interview, Schönborn préconise également une nouvelle approche à propos de la question de l'homosexualité, en disant entre autres, à propos du concubinage entre personnes de même sexe :

"Le jugement sur les actes homosexuels en tant que tels est nécessaire, mais l’Église doit regarder en premier lieu non pas dans la chambre à coucher, mais dans la salle à manger ! Il faut accompagner".

Mais revenons aux divorcés remariés. À partir de demain, tout le monde pourra vérifier jusqu’à quel point on retrouve ces prises de position du cardinal dans l'exhortation du pape François.

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"Il y a des situations où le prêtre peut en arriver à dire…"

par Christoph Schönborn


[…] Q. – D’une part il est nécessaire et il est juste d’avoir des critères objectifs, nous en avons besoin, mais d’autre part ces critères n’épuisent pas la réalité dans sa totalité…

R. – Je prends un exemple très simple, celui d’un homme et d’une femme dont le premier mariage a été un mariage civil, parce que lui était déjà divorcé. Ils se sont donc mariés civilement, ce mariage a été un échec et ils se sont séparés. La femme s’est mariée une seconde fois. Dans le cas de ce second mariage, le mari n’était pas marié religieusement et la femme n’avait été mariée que civilement. Ils ont donc pu contracter un mariage sacramentel. Objectivement, c’est justifiable, c’est correct. Mais que se serait-il passé si le premier mari de la femme n’avait pas été un divorcé ? Si le premier mariage, qui a échoué pour différentes raisons et a laissé place à une seconde union, avait été un mariage religieux, cette union serait irrégulière.

Voilà pourquoi nous devons être dociles envers l’ordre objectif, mais également attentifs à la complexité de la vie. Il y a des cas où ce n’est que dans une seconde, ou même dans une troisième union, que les personnes découvrent véritablement la foi. Je connais quelqu’un qui a vécu, très jeune, un premier mariage religieux, apparemment sans foi. Ce mariage é été un échec et il a été suivi par un deuxième et même par un troisième mariage, civils. Ce n’est que lors de ce troisième mariage que cette personne a découvert la foi pour la première fois et qu’elle est devenue croyante. Par conséquent, il n’est pas question de laisser de côté les critères objectifs, mais lorsque j’accompagne une personne, je dois être à ses côtés dans son cheminement.

Q. – Alors, que peut-on faire dans ces circonstances ?

R. – Les critères objectifs nous disent clairement que cette personne, étant encore liée par un mariage sacramentel, ne pourra pas participer pleinement à la vie sacramentelle de l’Église. Subjectivement, elle vit cette situation comme une conversion, comme une véritable découverte survenue dans sa vie, à tel point que l’on pourrait dire, en quelque sorte – d’une manière différente mais analogue au "privilège paulin" – que pour le bien de la foi, il est possible de faire un pas qui aille au-delà de ce que, objectivement, dirait la règle. Je pense que nous sommes confrontés à un élément qui aura beaucoup d’importance pendant le prochain synode. Je ne vous cacherai pas, à ce sujet, que j’ai été choqué par la manière dont une manière d’argumenter purement formaliste manie la hache de l’"intrinsece malum", c’est-à-dire de l'acte considéré comme toujours mauvais au point de vue moral, indépendamment des intentions et des circonstances.

Q. – Vous abordez là un point très important. Pourriez-vous l’approfondir ? Quel est le problème lié à ce que l’on définit comme "intrinsece malum"?

R. – En pratique, toute référence à l’argument de convenance qui, d’après saint Thomas, est toujours une manière d’exprimer la prudence, est exclue. Ce n’est ni de l’utilitarisme, ni du pragmatisme facile, mais une manière d’exprimer un sens de la justesse, de la convenance, de l’harmonie. En ce qui concerne la question du divorce, cette figure d’argumentation a été systématiquement exclue par nos moralistes intransigeants. S’il est mal compris, l’"intrinsece malum" supprime la discussion à propos des circonstances et des situations par définition complexes de la vie.

Un acte humain n’est jamais simple et le risque est de «coller» de manière artificielle la véritable articulation entre objet, circonstances et finalité, alors qu’ils devraient être envisagés à la lumière de la liberté et de l’attirance pour le bien. On réduit l’acte libre à l’acte physique, de telle manière que la clarté de la logique supprime toutes les discussions morales et toutes les circonstances. Le paradoxe est que, en se focalisant sur l’"intrinsece malum", on perd toute la richesse, je devrais presque dire la beauté, d’une articulation morale, qui en est inévitablement anéantie. Non seulement on rend univoque l’analyse morale des situations, mais on perd également la possibilité d’un regard global sur les conséquences dramatiques des divorces : les effets économiques, pédagogiques, psychologiques, etc.

Cela est vrai pour tout ce qui touche au thème du mariage et à celui de la famille. L’obsession de l’"intrinsece malum" a tellement appauvri le débat que nous nous sommes privés d’un large éventail d’argumentations au profit de l’unicité, de l’indissolubilité, de l’ouverture à la vie, de la base humaine de la doctrine de l’Église. Nous avons perdu le goût de parler de ces réalités humaines. L’un des éléments-clés du synode est la réalité de la famille chrétienne, d’un point de vue non pas exclusif, mais inclusif. La famille chrétienne est une grâce, un don de Dieu. C’est une mission et par nature – si elle est vécue de manière chrétienne – c’est quelque chose qu’il faut accueillir.

Je me souviens d’une proposition de pèlerinage pour les familles, auquel les organisateurs voulaient inviter exclusivement les familles qui pratiquaient le contrôle naturel des naissances. À l’occasion d’une rencontre entre ces gens et la Conférence des évêques, nous leur avons demandé comment ils faisaient : "Est-ce que vous sélectionnez seulement ceux qui le pratiquent à 100%, à x% ? Comment faites-vous?". Ces expressions un peu caricaturales permettent de se rendre compte que, si l’on vit la famille chrétienne dans cette optique, on devient inévitablement sectaire. Un monde à part. Si on cherche des sécurités, on n’est pas chrétien, on est centré seulement sur soi-même !

Q. – Il y a des gens qui souhaitent avoir des critères objectifs afin de pouvoir, conformément aux règles, permettre aux personnes qui vivent une union irrégulière de participer à la vie sacramentelle de l’Église. En revanche certains pères synodaux ont fait référence à la nécessité d’un discernement pastoral. On a également parlé d’une pratique pénitentielle en rapport avec les couples de divorcés remariés qui demandent à pouvoir accéder aux sacrements...

R. – S’il y a eu un mariage sacramentel valide, une seconde union reste une union irrégulière. En revanche il existe toute la dimension de l’accompagnement spirituel et pastoral des personnes qui vivent en situation irrégulière, dans lequel il sera nécessaire de discerner le tout et le rien. On ne peut pas transformer une situation irrégulière en situation régulière, mais il existe aussi des chemins de guérison, d’approfondissement, des chemins dans lesquels la loi est vécue pas à pas.

Il y a également des situations dans lesquelles le prêtre, l’accompagnateur, qui connaît les personnes au for interne, peut en arriver à dire : "Votre situation est telle que, en conscience, dans votre conscience et dans ma conscience de pasteur, je vois votre place dans la vie sacramentelle de l’Église".

Q. – Comment éviter des décisions arbitraires ?

R. – Le problème existe déjà, parce que certains pasteurs prennent ces décisions à la légère. Mais le laissez-faire n’a jamais été un critère pour refuser un bon accompagnement pastoral. Le pasteur aura toujours le devoir de trouver un chemin qui corresponde à la vérité et à la vie des personnes qu’il accompagne, peut-être sans pouvoir expliquer à tout le monde pourquoi il prend une décision plutôt qu’une autre. L’Église est sacrement de salut. Il y a beaucoup de parcours et beaucoup de dimensions à explorer en faveur de la "salus animarum".

Q. – Il s’agit donc d’accueil et d’accompagnement…

R. – Le pape François nous a dit, à nous évêques autrichiens, ce qu’il a également dit à beaucoup d’autres évêques : "Accompagnez, accompagnez". J’ai proposé à notre diocèse un chemin d’accompagnement des personnes dont la situation matrimoniale est irrégulière, afin de sortir de ce problème dont parlent beaucoup les mass médias et qui est devenu une espèce de test pour le pontificat du pape François : "Sera-t-il, en fin de compte, miséricordieux envers ceux qui vivent des situations irrégulières ?". Ce que l’on attend, c’est des solutions générales, alors que l’attitude du bon pasteur consiste avant tout à accompagner les personnes dont la situation personnelle comporte un divorce et un remariage.

Le premier point sur lequel je veux m’arrêter, ce sont les blessures et les souffrances. Tout d’abord, il faut observer avant de juger. Mais surtout, lorsque l’on parle de miséricorde, je rappelle toujours que la première miséricorde à demander, ce n’est pas celle de l’Église, c’est la miséricorde envers nos propres enfants. Je commence toujours par poser les questions suivantes : "Avez-vous vécu un échec matrimonial ? Avez-vous fait peser le poids de cet échec, le poids de votre conflit, sur les épaules de vos enfants ? Vos enfants ont-ils été pris en otages dans votre conflit ? Parce que, si vous dites que l’Église est sans miséricorde envers les nouvelles unions, il faut d’abord que vous vous demandiez ce qu’il en est de votre miséricorde envers vos enfants. Très souvent ce sont les enfants qui portent, pendant toute leur vie, le poids de votre conflit et de votre échec".

Q. – Et puis il y a la situation du conjoint abandonné, ainsi que celle des enfants.

R. – On parle très peu de ces personnes, tellement nombreuses, qui restent seules après un divorce, qui sont laissées de côté et qui souffrent de la solitude parce qu’elles ont été abandonnées par leur conjoint. Est-ce qu’il y a dans l’Église une attention spéciale pour ces personnes ? Est-ce que l’on cherche à les suivre, à les accompagner ? Mais il y a d’autres questions : les divorcés remariés ont-ils fait un effort suffisant de réconciliation avec le conjoint qu’ils ont abandonné pour contracter une nouvelle union ? Ou sont-ils entrés dans cette nouvelle union avec tout le poids de leurs rancœurs, peut-être même de leur haine envers le conjoint qui les a abandonnés ? Et enfin voici la question la plus délicate, à laquelle personne ne peut répondre à leur place : comme votre conscience se présente-t-elle devant Dieu ? Vous vous étiez promis d’être fidèles l’un à l’autre pendant toute votre vie, vous avez vécu un échec… Qu’est-ce que cela dit à votre conscience ? Je ne dis pas cela pour faire naître en vous un sentiment de faute, mais la question reste posée. J’ai promis quelque chose et je n’ai pas réussi à tenir cette promesse. La fidélité est une grande valeur. Je n’ai pas pu tenir la promesse que j’avais faite , ou nous n’avons pas pu nous la tenir réciproquement.

Q. – Cependant ces questions ouvrent un chemin de pénitence et de réconciliation, sans quoi elles n’auraient pas de sens…

R. – Tout cela pourrait et devrait préparer à une démarche d’humilité et à percevoir la question de l’accès à la vie sacramentelle de l’Église non pas uniquement dans la perspective d’une exigence, mais bien plutôt comme une invitation à effectuer une démarche de conversion qui peut ouvrir de nouvelles dimensions de rencontre avec le Seigneur riche de miséricorde.

Il faut toujours voir aussi ce qu’il y a de positif, y compris dans les situations les plus difficiles, dans les situations de misère. Bien souvent on trouve, dans les familles "patchwork", des exemples de générosité surprenante. Je sais que je vais scandaliser un certain nombre de gens en disant cela… Mais les personnes qui vivent dans des situations objectivement irrégulières peuvent toujours nous apprendre quelque chose. Le pape François veut nous former à cela.

Q. – Est-ce que vous pourriez me parler de telle ou telle de vos expériences pastorales ? Y a-t-il des situations particulières qui vous viennent à l’esprit et qui vous paraissent significatives ?

R. – J’ai un souvenir inoubliable qui date de l’époque où j’étais étudiant au Saulchoir, chez les dominicains de Paris. Je n’étais pas encore prêtre. Il y avait un couple de clochards qui vivait sous le pont qui enjambait la Seine et conduisait au couvent d’Évry. Elle, c’était une ancienne prostituée ; quant à lui, je ne sais pas ce qu’il avait fait dans la vie. Ils n’étaient certainement pas mariés et ils ne venaient jamais à l’Église mais, toutes les fois où je passais par cet endroit, je me disais : "Mon Dieu, ils s’aident réciproquement dans la vie si dure qui est la leur". Et lorsque je les ai vus échanger des gestes de tendresse, je me suis dit : "Mon Dieu, c’est bien que ces deux malheureux s’aident l’un l’autre, c’est une grande chose !". Dieu est présent dans cette pauvreté, dans cette tendresse.

Il faut sortir de cette perspective tellement limitée de l’accès aux sacrements pour les personnes en situation irrégulière. La question, c’est : "Où est Dieu dans leur vie ? Et de quelle manière puis-je, en tant que pasteur, discerner la présence de Dieu dans leur vie ? Et eux, comment peuvent-ils m’aider à discerner davantage l’œuvre de Dieu dans une vie ?". Nous devons savoir lire la Parole de Dieu "in actu" entre les lignes de la vie et pas seulement entre les lignes des incunables !

Q. – Pour la miséricorde de Dieu existe-t-il des situations irrécupérables à un point tel que l’Église ne puisse pas faire autre chose qu’interdire définitivement l’accès au sacrement de la réconciliation et à l’eucharistie ?

R. – Il est certain que des situations d’auto-exclusion peuvent exister. Lorsque Jésus dit : "Mais vous n’avez pas voulu". Face à ces situations, d’une certaine manière, Dieu est désarmé, parce qu’il nous a donné la liberté… Et l’Église doit reconnaître et accepter la liberté de dire non. Vouloir concilier à tout prix des situations de vie compliquées avec une pleine participation à la vie de l’Église, c’est difficile. Cela n’empêchera jamais ni d’espérer, ni de prier, et ce sera toujours une incitation à confier de telles situations à la providence de Dieu, qui peut offrir continuellement des instruments de salut. La porte n’est jamais fermée. […]

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Traduction française par Antoine de Guitaut, Paris, France.chiesa

     

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 "Amoris lætitia" selon les cardinaux Baldisseri et Schönborn par Jean Kinzler  (2016-04-08 08:19:10)


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