C'était ce matin... et le curé était là... alors pourquoi pas de messe ?
Petite ville ouvrière. Communauté italienne vivante, un des patriarches vient de mourir.
Service à l'église ce matin... 52 minutes... le Curé présent de bout en bout... Alors, pourquoi pas de messe ?
Que s'est-il passé ?
3 dames à moumoute bouclée blanche, trois manières de chanter mal et faux, des trucs quelconques. Une suite de prières, de paroles et de textes, ces derniers choisis par les proches : une Epitre et un Evangile très bien convenables. Mais le reste ? ... qu'est-ce que ce semblant ? Etait-ce pour faire penser qu'il y a eu messe, le faire croire à des gens qui viennent peu à l'église mais, qui, en bon sens honnête, en veulent pour leur temps de présence ?
Messe ou pas messe ?
J'ai gardé longtemps le doute, car le flou des manières dites-"nouveaux ordos" oblige à douter de ce qui se passe...
- Hommage au disparu, un mot bref d'un petit fils, ton bien typé, sans mièvreries et sans dureté.
- Des mots s'enchaînent, cela ressemble à des prières sur la peine et la mort.
- Epitre, chant de louange, Evangile
- Sermon, correct, sur le jugement de ceux qui ont fait du Bon du Beau du Bien, et que le "Roi" de la Parabole va admettre en Sa maison.
- Prière, genre universelle. Habituelle.
Puis le prêtre va seul à l'autel, qui est nu. Et lève les mains.
- Les répons de l'entrée de la Préface. Tiens ?
- Une prière "Tu es béni, Seigneur", où je ne sais si c'est un Canon mâtiné d'offertoire, ou si celui-ci a été zappé... Quatre paragraphes de même débit "Tu es béni Seigneur"
- Puis, comme le Christ nous l'a appris... et Notre Père.
- S'ensuivent des suites de mots, mal construits, répétant ce qui a été dit au début ; cela n'arrive pas à atterrir... Il nous est dit que chacun fera un signe en hommage, selon ses convictions. L'encensoir vient, et le curé fait un rapide tour du cercueil, et va ranger son matériel.
Le curé revient, se plante devant le cercueil et ... se signe, lui-même. Pas de bénédiction au corps ! Puis il fait demi-tour, vers le micro.
Quelques mots de même facture qu'avant, mous, plats, redondants. Un chant, champion de fausseté, aux paroles inaudibles.
Le curé reprend les commandes, en faisant chanter "pour Maman Marie", l'Ave Maria de l'Emmanuel. "Je chante d'abord, c'est facile, vous répèterez", ce que personne n'a réussi à faire, en sus, c'était bourré de fautes...
- C'est à vous de conclure en entourant la famille et les amis, dit le curé, qui ajoute, vous pourrez donner un petit quelque chose pour aider l'Eglise à faire du bien.
Pas d'aspersion.
La plupart des gens se signent au pied du cercueil, ou en touche le bois.
J'en suis encore malade de colère et de tristesse. Pour l'homme décédé, dont on a vanté la force, l'énergie contre l'injustice et la grande culture. Pour le ridicule d'une liturgie qui n'en est pas... et parce que les 47 minutes, où le curé était là, tranquillement présent, n'ont pas été l'occasion d'une messe !
Je vais en demander une (une "vraie", soignée), et c'est mon offrande à ce vieux monsieur ; venu tout jeune de son Italie, il a travaillé dur toute sa vie, et sa générosité était bien connue.
Mon Dieu, gardez-nous des infiltrés, surtout des ignares...
Pauvre Eglise ! Pauvres brebis... qui ne savent pas combien ces choses sont désobéissances de clercs... et de laïcs orgueilleux.
Glycéra