Bonsoir Aigle,
Le Pape François me fait penser, de plus en plus, à Jacques Chirac, d'où le titre du présent message.
1. Le chiraquisme
- n'a jamais été une ligne de pensée très cohérente, conséquente, consistante, ou constante,
et
- a toujours été caractérisé par un certain style volontariste, plus incantatoire qu'opératoire.
2. Ne cherchons donc pas, dans le Magistère et dans la pastorale du Pape François, une cohérence synthétique ou une consistance systémique qui n'existe sans doute pas, ce qui n'exclut pas qu'il existe en lui quelques convictions premières.
3. A partir de 1974, je n'ai pas toujours su ce que voulait Jacques Chirac, mais j'ai presque toujours su ce qu'il ne voulait pas, et, en ce sens, cela m'a suffit pour le comprendre.
4. De même, depuis mars 2013, je ne sais pas toujours ce que veut François, mais je sais presque toujours très bien ce qu'il ne veut pas, ce dont il ne veut pas entendre parler, ce qu'il ne veut pas voir (ré)apparaître, dans l'Eglise catholique, et, en un sens, cela me suffit pour le comprendre.
5. Je pense ici à ce que le Pape François prend bien soin de dire ou de faire, mais je pense aussi à ce qu'il prend bien soin de taire ou de défaire, depuis mars 2013.
6. C'est une coincidence, mais j'ai achevé la lecture, il y a quelques jours, de "Libération et progressisme", du dominicain Christian Duquoc. Dans ce livre, qui date de 1987, on redécouvre que dans les années 1980 il y a eu (au moins...) trois courants en présence :
- le courant intégraliste et personnaliste orthodoxe : Jean-Paul II, le futur Benoît XVI,
- le courant issu de l'Amérique du Sud : la théologie de la "libération", notamment dans le domaine économique et social,
- le courant issu de l'Europe de l'ouest : la théologie "progressiste", notamment dans le domaine axiologique et moral.
Eh bien, alors que ses deux prédécesseurs n'ont jamais pris appui que sur un seul de ces trois courants, j'ai vraiment l'impression que le Pape François n'hésite pas à prendre appui, alternativement, successivement, mais aussi, "parfois", plus contradictoirement que complémentairement, sur l'un puis l'autre de ces trois courants.
Bonne soirée.
Scrutator.