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le sensus fidei dans la vie de l'Eglise
par jejomau 2016-01-15 11:11:30
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à découvrir aussi cette réflexion de la commission théologique:

63. Avertis par leur sensus fidei, les individus croyants peuvent aller jusqu’à refuser leur assentiment à un enseignement de leurs pasteurs légitimes s’ils ne reconnaissent pas dans cet enseignement la voix du Christ, le Bon Pasteur. « Les brebis le suivent [le Bon Pasteur], parce qu’elles connaissent sa voix. Elles ne suivront pas un étranger ; elles le fuiront au contraire, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers » (Jn 10,4-5). Pour saint Thomas, un croyant, même sans compétence théologique, peut, et même doit, résister en vertu du sensus fidei à son évêque si ce dernier prêche des choses hétérodoxes [78]. En un tel cas, le croyant ne s’érige pas lui-même en critère ultime de la vérité de foi ; au contraire, face à une prédication matériellement « autorisée » mais qui le trouble, sans qu’il puisse expliquer exactement pourquoi, il diffère son assentiment et en appelle intérieurement à l’autorité supérieure de l’Église universelle [79].



le sensus fidei a un lien évident avec la foi, et la foi est un don que chacun ne possède pas nécessairement ; le sensus fidei ne peut donc certainement pas être assimilé à l’opinion publique dans la société dans son ensemble. Ensuite, alors que la foi chrétienne est bien entendu le facteur premier qui unit les membres de l’Église, bien des influences différentes s’associent pour façonner les points de vue des chrétiens qui vivent dans le monde moderne. Comme le montre de façon implicite la précédente discussion sur les dispositions, le sensus fidei ne peut donc pas non plus s’identifier purement et simplement à l’opinion publique ou majoritaire dans l’Église. La foi, et non l’opinion, est le point de référence auquel il faut nécessairement prêter attention. L’opinion n’est souvent que l’expression, sujette à de fréquents changements et transitoire, des tendances ou des désirs d’un certain groupe ou d’une certaine culture, alors que la foi est l’écho de l’unique Évangile qui est valide pour tous les temps et pour tous les lieux.

ii) Dans l’histoire du peuple de Dieu, ce fut souvent non pas la majorité, mais bien plutôt une minorité qui a vraiment vécu la foi et qui lui a rendu témoignage. L’Ancien Testament connaissait le « reste saint » des croyants, parfois en tout petit nombre comparé aux rois, aux prêtres et à la plupart des Israélites. Le christianisme lui-même a commencé comme une petite minorité, blâmée et persécutée par les autorités publiques. Dans l’histoire de l’Église, les mouvements évangéliques tels les franciscains et les dominicains, ou plus tard les jésuites, commencèrent comme de petits groupes que certains évêques et théologiens regardèrent avec suspicion. Dans beaucoup de pays aujourd’hui, les chrétiens subissent de la part d’autres religions ou d’idéologies séculières une forte pression pour leur faire abandonner la vérité de foi et affaiblir les liens de la communauté ecclésiale. Il est donc particulièrement important de discerner et d’écouter les voix des « petits qui croient » (Mc 9,42).

119. Il est indiscutablement nécessaire de distinguer entre le sensus fidei et l’opinion publique ou majoritaire, et pour cela il faut identifier les dispositions nécessaires pour participer au sensus fidei, telles que celles qui ont été décrites plus haut. C’est néanmoins le peuple de Dieu tout entier qui, dans son unité interne, confesse et vit la vraie foi. Le magistère et la théologie doivent sans cesse œuvrer pour renouveler la présentation de la foi dans les différentes situations, en confrontant s’il y a lieu les conceptions dominantes de la vérité chrétienne à la vérité réelle de l’Évangile, mais il faut rappeler que l’expérience de l’Église montre que parfois la vérité de la foi a été conservée non pas par les efforts des théologiens ni par l’enseignement de la majorité des évêques, mais dans les cœurs des croyants

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