La boutique de l’Espérance, partenaire historique du Forum catholique !
Messages récents | Retour à la liste des messages | Rechercher
Afficher la discussion

Sainte-Foy-lès-Lyon: Le diocèse envisage un procès canonique pour un prêtre
par Jean Kinzler 2016-01-13 16:54:39
Imprimer Imprimer

« L’Eglise a changé : elle veut être une maison sûre ». Tel est le message que souhaite aujourd’hui faire passer le diocèse de Lyon, suite aux plaintes pour agressions sexuelles, prescrites pour la plupart, visant un prêtre de 70 ans en exercice jusqu'à l'an passé entre Lyon et Roanne.
Les faits présumés, datant du début des années 90, étaient remontés à la surface l’an passé, après que deux victimes ont porté plainte. En juillet, suite à leurs déclarations, une enquête préliminaire, toujours en cours, avait été ouverte par la police.
L'église informée depuis 25 ans?
Au courant de ces accusations portées à l’encontre de ce prêtre depuis près de 25 ans, selon l’association de victimes La Parole Libérée, l’église de Lyon a semble-t-il décidé de traiter cette affaire au grand jour.
« Un procès canonique est envisagé, à l’issue de la procédure civile, selon les règles prévues par l’Eglise, de façon à ce que justice soit faite », a indiqué le diocèse dans un communiqué publié le 12 janvier sur son site. Soit le jour même de la conférence de presse des victimes présumées, dont plusieurs ont déploré l’omerta et le silence de l'église autour de cette affaire.
Selon François Devaux, qui aurait subi les assauts du prêtre, le diocèse, informé par ses parents dès 1991 des agissements présumés du curé, s’était à l’époque engagé à l'écarter de ses missions. Mais l’homme d’église, qui selon l'association, avait reconnu les faits, avait par la suite été responsable de six paroisses et 15 lieux de culte, et donnait des cours de catéchisme à des enfants jusqu’à l’an passé.
>> A lire aussi: Les victimes présumées d'un prêtre pédophile racontent «leur vérité» sur un site internet
Le cardinal Barbarin dit être au courant depuis l'été 2014
« Il est impossible de connaître précisément les éléments dont disposait Mgr Decourtray [le cardinal de Lyon de l’époque décédé en septembre 1994] au moment où il a décidé de suspendre la mission de ce prêtre, avant de lui confier une nouvelle charge pastorale quelques mois plus tard, assure le diocèse. Le cardinal Barbarin quant à lui a reçu les premiers témoignages au sujet de ce prêtre à l’été 2014 : il a donc demandé que soit conduite une enquête (…) C’est à l’issue de cette enquête, et quoique les faits reprochés soient anciens, qu’il a décidé de lui retirer toute forme de ministère au 18 mai 2015 », ajoute l’archevêché.
«Il est certain que ce prêtre n’aurait pas connu de nouvelles missions si les faits reprochés en 1990 survenaient aujourd’hui, les indications de la conférence des évêques de France étant parfaitement claires depuis 2003 », indique enfin le diocèse de Lyon, assurant que «l’Eglise a changé et qu’elle veut désormais être une maison sûre ».
Le prêtre pas encore entendu par les policiers
Le cardinal Philippe Barbarin, qui en octobre, avait assuré être à disposition des victimes présumées, a de nouveau rappelé être prêt à les recevoir pour évoquer cette affaire. Mardi, l’association La parole Libérée, regroupant d’anciens scouts du groupe Saint-Luc de Saint-Foy-les-Lyon, avaient regretté de ne pas avoir pu entrer en contact directement avec Philippe Barbarin.
« L’an passé, le cardinal a proposé un rendez-vous aux victimes. Certaines ont donné suite, d’autres non », a toutefois indiqué à 20 Minutes le diocèse mardi soir.
Depuis le début de l’enquête préliminaire, le prêtre visé par ces accusations d’attouchements et d’agressions sexuelles n’aurait pas encore été entendu par les hommes de la brigade de la protection de la famille. Selon la Parole Libérée, une dizaine de plaintes auraient été déposées à son encontre, mais la plupart seraient couvertes par la prescription, les faits étaient trop anciens pour être pris en compte par la justice.20mn
--
Les agressions sexuelles commises par un curé sur des scouts lyonnais, prescrites pour la plupart, auraient été passés sous silence pendant plus de 20 ans. Elles sont remontées à la surface en 2015 à l’initiative de deux victimes.
Suite à ces premières plaintes, une enquête préliminaire, toujours en cours, avait été ouverte en juillet pour « agressions sexuelles ». Elle vise un prêtre de 70 ans du diocèse de Lyon, parti à la retraite l’an passé, au moment même où l’affaire ressurgissait.
Ce mardi, plusieurs victimes présumées d’agressions sexuelles remontant au début des années 90, ont présenté leur association « La parole libérée » et leur site internet, créé pour briser la loi du silence.
« Pour moi, l’affaire était classée »
« On est là pour dire la vérité et mettre les faits sur la table », indique François Devaux, 36 ans, président de l’association. Ce chef d’entreprise et père de famille, abusé alors qu’enfant, il fréquentait les camps de scouts de la paroisse Saint-Luc à Sainte-Foy-les-Lyon, avait fait connaître les agissements de ce prêtre dès 1991. Ses parents avaient alors alerté le cardinal Decourtray, décédé depuis, et obtenu du diocèse, non sans difficulté, la mise à l’écart du curé.
« Pour moi, depuis, l’affaire était classée. Je le croyais dans une salle d’archives. La vie pouvait reprendre un cours normal », confie François Devaux. Lorsque l’an passé, il est contacté par des policiers enquêtant sur des faits similaires reprochés à l’homme d’église, il tombe de haut. « Quand j’ai compris qu’en fait il n’avait été écarté que six mois et qu’ensuite, il avait toujours été en exercice. J’étais effondré », ajoute la victime. Depuis 1991, ce prêtre, envoyé un temps auprès des Petites sœurs des pauvres, aurait ensuite été responsable de six paroisses et 15 lieux de culte, et donnait des cours de catéchisme à des enfants jusqu’à très récemment.
« Agir en lanceurs d’alerte »
Aujourd’hui, plus d’une dizaine de plaintes aurait été déposée contre lui par d’anciens scouts du groupe Saint-Luc, mais la plupart seraient couvertes par la prescription. Les abus subis par Bertrand Virieux font partie de ces faits trop anciens pour être pris en compte par la justice. « Moi, ça fait 37 ans que je vis avec ça. Cela a été ressassé, digéré (…) Aujourd’hui, on ne veut pas se substituer à l’enquête policière ni à la justice, mais agir sans haine, en lanceurs d’alerte, pour l’avenir des enfants », explique ce médecin de 44 ans.
Sur le site internet de l’association, une dizaine d’hommes témoignent des gestes déplacés qu’ils ont subis. « Les victimes étaient plutôt des garçons, âgés de 9 à 11 ans, et les faits se produisaient souvent selon le même mode opératoire », relate Bertrand. De ces samedis après-midi passés au camp de scouts, les victimes, qui pour la plupart se croyaient seules concernées, ont un souvenir intact.
Emmené dans un coin sombre par le prêtre, Didier, 44 ans, se rappelle « de son odeur, de sa respiration qui devenait de plus en plus forte. De sa façon de bouger en se frottant contre moi ». Axel, 40 ans, décrit la main du prêtre qui « descend encore jusqu’à mes parties intimes ». Jérôme se souvient des « câlins déplacés ».
Des agressions passées sous silence par le diocèse ?
Des agressions sexuelles connues du diocèse et reconnues par le prêtre, selon des documents mis en ligne par l’association. « Le diocèse était informé des faits et en décidant de replacer le prêtre dans une paroisse en contact avec des enfants, il a eu un comportement irresponsable », estime François.
En octobre, suite aux plaintes déposées dans cette affaire, l’église lyonnaise était sortie de son silence. « L’archevêque de Lyon a appris avec gravité que plusieurs plaintes ont été déposées contre un prêtre de son diocèse. (…) Le cardinal Philippe Barbarin exprime sa condamnation sans réserve des actes qui ont atteint des jeunes dans leur vie intime », avait alors indiqué l’archevêché dans un communiqué, indiquant se tenir à la disposition des personnes concernées. Depuis, l’association n’aurait jamais pu entrer en contact direct avec l’archevêque de Lyon.20mn
et

Les fondateurs de « La Parole Libérée » ont tous été membres du Groupe des Scouts Saint Luc (GSL) de la paroisse de Sainte Foy-lès-Lyon entre le début des années 80 jet celui des années 90.
veritegroupesaintluc.fr

     

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !


  Envoyer ce message à un ami


 Sainte-Foy-lès-Lyon: Le diocèse envisage un procès canonique pour un prêtre par Jean Kinzler  (2016-01-13 16:54:39)
      des précisions par Jean Kinzler  (2016-01-13 20:47:55)


156 liseurs actuellement sur le forum
[Valid RSS]