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“Il est mort trahi”
par Vianney 2015-11-20 11:47:59
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Tel est le titre de l’article que Jean Madiran consacrait au général Franco qui venait de mourir le 20 novembre 1975 (Itinéraires n° 199, janvier 1976). C’était il y a quarante ans. Un extrait :

“Depuis 1958, dans le silence croissant de la Rome éternelle occupée par l’ennemi, la Rome néo-moderniste tournait les dispositions salutaires du concordat espagnol et truffait la conférence épiscopale d’évêques auxiliaires recyclés, au point d’en faire basculer la majorité. Il y eut aussi des âmes de prélats qui basculèrent, sous la pression de la toute-puissante secrétairerie d’État de Sa Sainteté. Ainsi le règne exemplaire du général Franco, commencé avec l’appui militant d’une Église de croisade, s’est terminé dans la répugnante volte-face d’une trahison ecclésiastique nommée ouverture au monde et démocratisation. S’il est vrai que le concile Vatican II, selon le mot exact de Mgr Lefebvre, s’est couvert de honte devant l’histoire en refusant de condamner le communisme, — plus précisément : en capitulant devant l’exigence communiste, apportée à Rome par les observateurs soviétiques, de ne faire l’objet d’aucune condamnation conciliaire, — il est pareillement vrai que l’Église d’Espagne s’est couverte de honte devant l’histoire en passant dans l’opposition : une opposition à Franco qui fut une opposition â la civilisation chrétienne, un refus de la cité catholique, en complicité â peine voilée avec les communistes, les socialistes, les francs-maçons, les libéraux, tous les marchands d’esclaves de la démocratie dévoreuse.

On connaît les démêlés politiques du général Franco, après 1958, avec le Saint-Siège et avec son épiscopat. Ni à son épiscopat ni au Saint-Siège il n’a rien concédé de la libéralisation, de la démocratisation, de la socialisation que l’Église occupée lui réclamait. Paradoxe scandaleux et mortel de cette occupation ennemie, qui fait que la décomposition libérale, l’imposture démocratique, la servitude socialiste sont apportées et imposées aux dernières nations chrétiennes par le ministère prévaricateur de représentants de l’Église catholique. On ne l’avait pas prévu ; ou pas assez. Franco lui-même en aura été surpris et décontenancé. — J’avais tout prévu, sauf un pape libéral, disait Metternich en 1846 quand le cardinal Mastaï Ferreti fut élu au siège de Pierre. Mais Pie IX, cruellement éclairé par la révolution dans Rome, chassé à Gaëte, se ressaisit très vite et devint le pape de l’Immaculée-Conception et du Syllabus. Voilà bien quinze années au contraire que pour nous cela dure et continue, et que sans rémission, avec un acharnement impitoyable, le libéralisme, le démocratisme, le socialisme dévastateurs nous viennent toujours et encore d’une Rome néo-moderniste campée à l’intérieur des fortifications de la Rome éternelle. Le général Franco a tenu jusqu’au bout contre cette agression politique : on souhaite au jeune roi son successeur le même discernement et la même détermination. Mais le voici intronisé comme le général Franco a été enterré : par la messe nouvelle de la nouvelle religion. Cela n’est pas de bon augure.”
Sans commentaire…

Coïncidence ? Trente-neuf ans exactement avant Franco, à l’aube du 20 novembre 1936, José Antonio, le chef de la Phalange, était exécuté par le pouvoir en place dans des circonstances que rappelait l’écrivain brésilien Gustave Corçao dans un autre article (“On nous avait menti”) paru dans le même numéro d’Itinéraires :
“Le 11 juillet 1936, le député Calvo Sotelo dénonçait courageusement devant ses pairs, et devant le monde, les horreurs déjà perpétrées en Espagne. Comme il achevait son intervention, on entendit la voix du député Dolorès Ibarruri, la Passionaria, arrêter que lui, Calvo Sotelo, serait assassiné. Cet événement fut l’étincelle qui mit le feu aux poudres. Quelques phalangistes coururent visiter leur chef, José Antonio, alors en prison, et lui dirent : Creemos que llego la hora de SALTAR — « Nous pensons que l’heure est arrivée de passer à l’attaque. » José Antonio leur répondit, après une courte réflexion : — Si vous croyez que l’heure est arrivée, allez-y ! » Ses camarades objectèrent que lui, leur chef tombé aux mains de l’ennemi, serait la première victime. José Antonio se recueillit une nouvelle fois, et leur dit : — « Si l’heure est arrivée, lancez-vous. Notre vie sera le prix de la victoire. » Et ce héros, immolé pour la patrie en 1936, fut désigné par le vainqueur de l’insurrection, le généralissime Francisco Franco, comme le symbole de la victoire : il a aujourd’hui son nom dans la principale avenue de Madrid et son tombeau au monumental Valle de los Caidos.”
Quarante ans plus tard, après le passage des socialistes au pouvoir, il est probable que cette avenue a été rebaptisée comme bien d’autres : sic transit… Mais tout invite, me semble-t-il, les catholiques, espagnols ou non, à prier pour le repos de l’âme de ces deux hommes courageux et... passablement controversés.

V.
 

     

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