Isabelle Morini-Bosc : "Peut-on être journaliste médias et aller à l'église ?"
ÉDITO - L'émission religieuse du dimanche matin sur France 2 n'est pas le programme le plus regardé, il reste tout de même le plus ancien, lancé en octobre 1949 après le succès de la première retransmission d'une messe.
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Allez, petite chronique interlude du lundi entre deux billets médias "garanti grand teint". Avec une petite question quasi-métaphysique : peut-on être journaliste médias et aller à l'église autrement que pour des unions ou des obsèques de gens connus ? Oui, peut-on être journaliste-médias-showbiz, apprécier les jeux, les mots, les jeux de mots, les histoires drôles (même les plus lestes), les séries télé (même les plus déjantées à l'occasion), tout en allant parfois à la messe ? On est d'accord, le débat est incongru, voire franchement pas très catholique. Mais, comme il est malgré tout amusant et intéressant sociologiquement, il mérite qu'on "s'y attarde". Et si la question est d'actualité ce matin, c'est qu'elle nous a en fait été posée hier, alors que nous étions un certain nombre à sortir de l'église Saint-Augustin dans le 8ème arrondissement de Paris.

Et oui, que voulez-vous, j'aime cet endroit dont le sol -fait rare pour une église- est en parquet. Et j'aime également les prêtres qui s'y activent, notamment tôt le dimanche matin. Oui, j'aime "leurs bons offices" et quand je le peux, j'aime les écouter parce qu'ils savent "raconter", et que parler simplement de textes et d'idées complexes, c'est un talent qui n'est ni évident ni fréquent. Surtout avec l'humour dont ils font régulièrement preuve, ce qui est somme toute logique puisque Dieu, on le sait, aime les serviteurs gais (beaucoup d'entre eux écoutent d'ailleurs RTL).

Important pour les personnalités à mobilité réduite

Bref, c'est au moment où nous descendions hier les marches du parvis que des jeunes nous ont aperçus et abordés en disant : "Mais qu'est-ce que vous faites là, c'est une église ?!". Ah, jusque-là, rien à dire ni à redire, c'était bien une église. "Y a quoi, là?", a rajouté le plus curieux, "un mariage de la télé ? Un baptême d'enfant de vedette ? Un enterrement de star ?" Non, rien de tout ça. D'où leur surprise. "Ah bon, c'est juste comme ça, alors ?". Ben oui, juste comme ça. Simplement pour écouter. Pour "profiter". Et si la question est amusante, il est à noter qu'elle n'est posée qu'aux seuls "cathos". Or oui, sans être constamment folle de la messe (je vous laisse trouver la contrepèterie), je suis comme notre camarade Steevy des "Grosses Têtes" (excusez du peu !) : j'aime nos église, les "clochers un peu trop sages" dépeints par Trénet, et j'aime les autels. Si j'ose dire !

Cela permet d'ailleurs de rappeler que si l'émission religieuse du dimanche matin sur La 2 n'est pas le programme le plus regardé, il reste tout de même le plus ancien, puisque lancé en octobre 49 après le succès de la première retransmission d'une messe, celle du 24 décembre 1948. D'abord "abrité" par l'ORTF, puis TF1, puis Antenne 2 puis enfin France 2 après 92. Il est d'ailleurs logique que plusieurs patrons "publics" aient eu le rêve secret de "récupérer" cette tranche horaire pour la rendre plus "divertissante" et plus porteuse d'audience sans jamais toutefois le dire trop fort. Surtout depuis que le Jour du Seigneur, particulièrement important pour les personnes à mobilité réduite, est ouvert à toutes les religions. Ce qui devrait séduire tout le monde ...ma foi !


Isabelle Morini-Bosc RTL

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