Ce que je reproche le plus au chant de Solesmes, c'est qu'il est né de la même façon que la nouvelle messe.
Des experts ont déclaré que tout ce qui se faisait avant et ailleurs devait être honni.
On a ridiculisé les anciens chantres.
On est allé assembler des neumes disparates pour créer un graduel de synthèse.
On a inventé et ajouté de nouvelles rubriques (signes rythmiques).
On a voulu en effet uniformiser. A quoi bon ? On peut dire les messe dans des églises gothiques, romanes, classiques, modernes. Chacun parle avec son accent propre. Ces particularités qui ne touchent pas l'essentiel sont nos richesses.
Je ne pense pas utile de s'imposer cette uniformité. Seul l'ensemble importe.
Le chant et le chantre ne s'effacent pas derrière la liturgie. Ils sont la liturgie.
Solesmes est un aspect du chant ecclesiastique au 20ème siècle. Il n'y a pas de raison qu'il soit un monopole. Dijon n'avait jamais suivi. Le plain-chant baroque est une autre expression valable et belle. Le graduale novum aussi.
Le fait d'avoir supprimé les quarts de ton et des ornements est sans doute dommage. Solesmes a fait d'autres choix de restitution. On ne peut accuser Marcel Pérès de faire de l'orientalisme si il y revient.
En fait on sait comment on ne chantait pas le grégorien autrefois, mais on n'a aucune idée de l'interprétation authentique. L'interprétation authentique n'existe pas. Il y a toujours eu des variantes dans le temps et le lieu. Et l'importance est la vie, pas l'archéologie.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !