Je savais que vous aviez du mal avec le magistère depuis deux ans et demi, mais je ne pensais pas que c’était rétroactif… Faire le tri publiquement dans l’enseignement doctrinal du magistère sous prétexte du degré d'autorité d'un texte, ça n’est pas autre chose que de commencer à semer en nous le libre examen.
Les saints mis en prison par l’inquisition ou la condamnation des écrits de Ste Faustine (je ne connais pas ces écrits, je ne connais de Ste Faustine que son nom, le fait qu’elle soit canonisée et son horrible Christ atomique, à part ça je ne sais rien d’elle ni de ses écrits, à vrai dire je ne saurais même dire quand elle a vécu) sont des cas particuliers, des épiphénomènes de l’histoire de l’Église, sur lesquels les jugements émis peuvent dépendre du contexte historique, des personnes, de la manière dont ont été étudiés ces cas particuliers selon les éléments connus des personnes ayant jugé alors pour le bien des âmes d'interdire.
Ici, bien au contraire, nous avons une profession de foi obligatoire pour tout catholique recevant une charge de l’Église, une profession qui comprend après le Credo trois alinéas, dont le second fait prononcer aux fidèles concernés la phrase suivante : « J'adopte fermement aussi et je fais miennes toutes les vérités de la doctrine concernant la foi ou les mœurs, et chacune d'entre elles, que l'Église propose comme définitives » ou bien « Fermement encore, j’embrasse et tiens toutes et chacune des vérités que l’Église propose de façon définitive concernant la doctrine sur la foi et les mœurs » selon les traductions, la seconde étant la version officielle devant être récitée en français.
Cet alinéa est considéré comme extrêmement important par le Pape Jean-Paul II puisque, comme l’indique le Motu Proprio Ad tuendam fidem, il modifie le code de droit canon afin que l'alinéa soit pris en compte, et il établit des mesures disciplinaires contre ceux qui passeraient outre ce qui est couvert par ce second alinéa.
La note doctrinale du card. Ratzinger ne fait « qu’énoncer » le contenu couvert par le second alinéa de la profession de foi et de plus non exhaustivement. (Et à moins de devenir protestant, nous n’avons pas à trier ce qui nous plaît ou pas dans ce type de document officiel du magistère, surtout qu’il semble évident que ce texte n’a pas pu être préparé par le cardinal sans un travail commun avec Jean-Paul II; et pour l'exemple que vous avez cité, il me semble évident qu'un prêtre qui aurait publiquement dans l'exercice de ses fonctions parlé des écrits de Ste Faustine pendant la période de leur interdiction aurait fauté et aurait dû être rappelé à l'ordre)
Tout catholique émettant cette profession de foi est donc tenu, ou alors sa profession de foi serait hypocrite, d’émettre cette profession de foi selon les intentions exprimées explicitement par le magistère de l’Église, et donc de professer que les canonisations sont des faits dogmatiques devant être tenus comme définitifs…
Et ayant fait en public cette profession de foi en les mains de mon vicaire général lors de mon installation officielle, comment voudriez-vous que je puisse écrire autre chose que ce que j’ai écrit ? (D'autant plus que mon assentiment à ce sujet est total et que je n'ai aucun doute)
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