Quelques commentaires à ce fil. C'est le moment. Pourquoi s'en priver ? Je les écris pour mémoire, afin qu'ils figurent dans ce fil à titre de preuves corroboratives.
Il est prouvé comme je l'ai montré plus haut dans le post ci-dessus, intitulé : "Non, car", qu'il y avait quatre jours de différence entre la Pâque de saint Jean, d'autre part, et celle des synoptiques d'autre part, puisque le repas à Béthanie fut célébré 6 jours avant la Pâque pour Jean, et 2 jours seulement avant la Pâque pour les synoptiques, preuve supplémentaire qu'ils ne parlaient pas de la même Pâque.
Mais pourquoi alors dans ma chronologie je ne compte que trois jours de différences entre les deux Pâques : mardi soir au lieu du vendredi soir ?
Parce qu'on peut compter différemment le jour de Pâque, du 15 nisan proprement dit, ou de la veille au soir, où il commençait. Saint Jean a compté 6 jours du dimanche 29 mars 33 au samedi 4 avril 33, jour de Pâque légal pour lui, tandis que Marc et les synoptiques ont compté 2 jours du même dimanche 29 mars au mardi 31 mars, jour du début de Pâque pour eux et des Azymes, en réalité 3 si l'on parle du jour même de Pâque pour eux, le lendemain.
Ce qui ne fait plus que trois jours de différences (6 - 3 = 3) au lieu de quatre. Heureusement, car on ne saurait que faire du quatrième qui serait vraiment invraisemblable astronomiquement parlant et ne coïnciderait pas avec le récit évangélique. Mais cette différence de trois jours est un minimum incompressible.
Autre chose. Saint Jean nous parle d'un Grand Sabbat : "Pour éviter que les corps restent sur la croix durant le sabbat - car ce sabbat était un grand jour." (Jn 19, 31). Ce Grand Sabbat ne se produisait qu'une fois tous les sept ans, en moyenne, quand le sabbat hebdomadaire coïncidait avec le sabbat (ou repos prescrit) du jour de Pâque. Ce fut le cas dans l'an 33 de notre ère.
Or de l'année 27 à l'année 35, où l'on peut raisonnablement et historiquement - dans les hypothèses les plus extrêmes - placer la mort du Christ, seule l'année 33 répond à cette définition. C'est la seule année où il y eut un Grand Sabbat.
En 27 le 15 nisan fut le jeudi 10 avril.
En 28 le 15 nisan fut le mardi 30 mars.
En 29 le 15 nisan tomba le dimanche 17 avril.
En 30 le 15 nisan tomba le jeudi 6 avril.
En 31 le 15 nisan tomba le mardi 27 mars.
En 32 le 15 nisan tomba le mardi 15 avril.
En 33 le 15 nisan tomba le samedi 4 avril (double sabbat).
En 34 le 15 nisan tomba le jeudi 22 avril.
En 35 le 15 nisan tomba le mardi 12 avril.
Seule l'année 33 répond à la définition du Grand Sabbat. Preuve astronomique capitale qu'elle fut bien l'année de la mort du Christ, en plus du témoignage de la tradition. De plus on sait par des auteurs païens qu'une éclipse de soleil extraordinaire se produisit en la quatrième année de la CCIIe olympiade, qui courait de juillet 32 à juillet 33, ce qui encadre bien la Pâque de l'an 33.
Dans l’Église le jour de Pentecôte, 50e jour après Pâque fut toujours célébré un dimanche. Preuve que cette année de la mort du Christ le lendemain de Pâque, 16 nisan, fut bien un dimanche, et la veille, 15 nisan, un samedi.
Un oracle païen prédisait que 365 ans après la mort du Christ, le paganisme redeviendrait triomphant. Or c'est en l'année 398, sous le consulat d'Honorius et d'Eutychius, que les païens fêtèrent cette échéance, preuve (398 - 365 = 33) que pour eux l'année 33 fut bien celle de la mort du Christ.
Toutes ces preuves concordantes confirment que l'année de la mort du Christ fut bien 33, et non 30, ou 29, comme on l'écrit encore abusivement.
Il est certain d'autre part, comme je l'ai écrit dans un autre fil que si le Christ avait été condamné à mort (par impossible) le vendredi saint environ à la sixième heure, vers midi, il ne pouvait pas à la même heure être crucifié sur le Golgotha, comme l'admettent certains. C'est court-circuiter tout le chemin de croix qui put être fort long, depuis le prétoire de Pilate, l'ancien palais d'Hérode le Grand, sur les hauteurs de Jérusalem, jusqu'au Calvaire. De plus un cortège de trois condamnés à mort était long à se mettre en place avec toute son escorte, au moins un centurion et quatre soldats, peut-être quatre par condamnés, et l'on aimait rallonger à plaisir le trajet, parcourir les rues de Jérusalem pour montrer à tout le peuple, un châtiment exemplaire. Une exécution capitale était un spectacle inoubliable qui devait impressionner les foules. Il y a peu de temps, chez nous aussi, on pratiquait ainsi.
Si Jésus a été vraiment crucifié à neuf heures du matin, c'est l'indice qu'il a été réveillé très tôt dans la matinée, si toutefois il dormait, et brutalement, comme on le fait pour les condamnés à mort. On sait que les romains se levaient bonne heure, comme tous les anciens, car la nuit noire vous surprenait brusquement le soir.