Comme dirait JPP, il faut distinguer l'obéissance naturelle et surnaturelle.
Naturelle : si on peut expliquer les raisons, pourquoi pas...
C'est surtout conseillé si un maître forme un apprenti.
Et ce n'est pas toujours possible, comme je crois quelqu'un l'a dit : parce que le temps manque, ou bien parce que l'inférieur n'est pas en mesure de comprendre les raisons (parfois le maître ne les connaît pas, il sait seulement qu'il faut procéder de telle manière si on veut que ça marche).
Ou encore parce que l'inférieur va soulever des objections sans fin.
Et si on est en face d'un ensemble d'inférieurs qui n'ont pas envie d'obéir, on est mal parti. Imaginez combien d'objections va se récupérer le général qui veut lancer une attaque par l'ouest de Douaumont...
Ou encore le pauvre fidèle qui va rappeler à son curé qu'il fait quelque chose d'interdit : le fidèle est incapable de réfuter tous les arguments du curé un peu progressiste !
Du point de vue théorique, si on n'obéit que quand on est convaincu par les arguments du supérieur, a-t-on "obéi" ?
On a écouté des conseils et des avis, mais on a décidé tout seul. Est-ce encore obéir ?
Sur le plan surnaturel, il y a toute une mystique de l'obéissance;
Notamment dans la vie religieuse.
Voir par exemple la règle de saint Benoît (https://fr.wikisource.org/wiki/R%C3%A8gle_de_saint_Beno%C3%AEt_(1689)/Chapitres#CH05)
Vous avez aussi dans la Bible :
"L'obéissance vaut mieux que le sacrifice".
Le Général Naaman : sa guérison est obtenue en se lavant 7 fois dans le Jourdain.
Le type même de l'acte d'obéissance arbitraire.
Et les Pères du désert ont abondamment utilisé cette obéissance arbitraire pour sélectionner les candidats à la vie érémitique ou cénobitique. Le candidat qui n'est pas prêt à renoncer à sa "volonté propre" est écarté.
Enfin, chez les progressistes, l'obéissance semble devenue assez comique : une "formation à l'écoute de l'autre". Dingue.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ob%C3%A9issance_spirituelle#La_vertu_d.27ob.C3.A9issance
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Bien entendu, si celui qui doit obéir a des objections sérieuses, un élément grave qui a échappé au supérieur, il doit en faire part, avec prudence et à propos.
Enfin, on obéit selon l'intention du législateur (ou du donneur d'ordre). Dans une communauté religieuse, le supérieur voit des mauvaises herbes au pied d'un rosier et dit au religieux qui utilisait par ailleurs beaucoup de débroussaillant, de mettre du débroussaillant au pied du rosier. Si on avait obéi à la lettre, le rosier serait mort, mais pas les pissenlits ! Le religieux a donc traité les mauvaises herbes sans nuire au rosier.
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