faut-il que les papes soient de nouveau couronnés ? par jejomau 2015-07-25 17:34:37 |
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Dans l'interview de Roberto Mattei que vous nous proposez, je lis ceci :
RC : Comment expliquez-vous que, de la minorité conservatrice réunie au sein du Coetus Internationalis Patrum et comportant cependant plusieurs centaines de membres, il n’y ait eu finalement que deux évêques, NNSS Lefebvre et Castro-Meyer, à remettre publiquement en cause le concile et les réformes qui en furent issues ?
RdeM : Les causes de ce qui arriva dans l’après-concile sont à rechercher dans le Concile lui-même, quand une large part des Pères conservateurs – je pense en particulier au cardinal Siri – refusèrent de s’engager activement dans la lutte entre les deux minorités, conservatrice et progressiste. On pensait qu’après le Concile la Curie réussirait à « normaliser » la situation. C’était une illusion. La minorité progressiste était active, organisée, appuyée par les mass-médias et jouissait surtout de l’appui de Paul VI, au moins jusqu’en 1968. À mon avis, la cause principale de la défaite des conservateurs et la racine de la faiblesse de l’Église contemporaine face au monde, réside dans la perte de la vision théologique, caractéristique de la pensée chrétienne, qui interprète l’Histoire comme une lutte incessante, jusqu’à la fin des temps, entre « les deux cités » selon saint Augustin : celle de Dieu et celle de Satan. L’héritage le plus lourd que nous a laissé le Concile Vatican II est précisément la perte de l’esprit militant. À la théologie augustinienne et ignacienne des deux cités, celle de Dieu et celle de Satan, qui s’affrontent dans l’Histoire, a succédé une théologie victimiste, une théologie des catacombes, d’après laquelle il faut cesser de défendre les vérités dans lesquelles on croit. Or, en cessant de combattre pour ces vérités, on cesse d’y croire et de les aimer ; parce que celui qui aime lutte pour défendre ce en quoi il croit.
« Au cours des siècles passés, lorsque les successeurs de Pierre ont pris possession de leur siège, la tiare papale a été placée sur leur tête. Le dernier pape à être couronné fut Paul VI en 1963, mais après la cérémonie du couronnement solennel, il n'a jamais utilisé la tiare et a laissé le soin à ses successeurs de décider de le faire ou non. Le pape Jean-Paul Ier, dont la mémoire est si vive dans nos cœurs, ne voulut pas recevoir la tiare, ce que son successeur ne veut pas non plus aujourd'hui. Ce n'est pas le moment de faire une cérémonie avec un objet considéré, à tort, comme un symbole du pouvoir temporel des papes. Le monde actuel nous appelle, nous pousse, nous oblige à regarder le Seigneur et nous oblige à plonger dans une humble et pieuse méditation sur le mystère du pouvoir souverain du Christ lui-même ».
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