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Un évêque blasphémateur
par Abbé Néri 2015-07-24 21:37:47
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Les multiples assauts pour abattre l’enseignement de l’Eglise dans tous les domaines et en particulier en ce qui concerne la sexualité continuent d’une manière incessante. Je continue ici, l’étude de l’argumentation que Mgr. Geoffrey-James Robinson déploie pour tenter de justifier un changement de l’attitude du magistère de l’Eglise dans le domaine de la sexualité :

« Je crois, par exemple, que Dieu considère la plupart de ce qui s’appelle «blasphème » comme une réaction humaine compréhensible devant le mal et la souffrance dans ce monde, ressentis comme des injustices.
Je ne crois pas que Dieu s’offusque-le moins du monde devant des parents qui viennent de perdre un enfant et qui dirigent une colère terrible contre Dieu. »(1)


Pour démêler ce discours fumeux du théologien mitré, il est nécessaire d’élucider ce qu’est le blasphème.

Étymologiquement le terme blasphème, vient du latin blasphemia, traduction du grec βλασφημία - mot constitué de ἡ βλάπτειν (injurier) et φήμη/φάμα (réputation) - ainsi la signification littérale de blasphemia était "faire injure à la réputation", soit : diffamer.

La notion évolue au cours des siècles pour aboutir au concept que le blasphème ne devra plus concerner que l'injure appliquée au fait religieux ; ainsi au XVIe siècle le théologien espagnol Francisco Suárez définit le blasphème comme étant « toute parole de malédiction, reproche ou irrespect prononcé contre Dieu ».

En 1913, l’Encyclopédie catholique, soutient à nouveau que le blasphème ne doit s'intéresser qu'au domaine de la religion ; « tandis que le blasphème, étymologiquement, peut diffamer aussi bien une créature que ce qui appartient à Dieu, dans sa stricte acception il n'est utilisé que dans ce dernier sens».

Le blasphème est enfin défini par le Larousse comme étant « une parole ou discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré ».

Utilisé dans un cadre plus général, le blasphème est une irrévérence à ce qui est considéré comme sacré ou inviolable.

Ainsi entendu, par ses propos Mgr. Robinson en voulant relativiser la malice du blasphème en vient à sombrer lui-même.

Pour mieux le comprendre voyons ce qu’enseigne saint Thomas dans la somme théologique à propos du blasphème :

« Le mot blasphème implique, semble-t-il, une certaine dérogation à une bonté éminente et surtout à la bonté divine.

Or, dit Denys, Dieu " est l'essence même de la vraie bonté ".

Par suite, tout ce qui convient à Dieu appartient à sa bonté, et tout ce qui ne lui appartient pas est loin de cette raison de parfaite bonté, qui est son essence. Donc celui qui ou bien nie de Dieu quelque chose qui lui convient, ou bien affirme de lui ce qui ne lui convient pas porte atteinte à la bonté divine.

Une telle atteinte peut avoir lieu de deux façons :

- tantôt elle a lieu seulement suivant l'opinion de l'intelligence,
- tantôt il s'y joint une certaine détestation de sentiment.

Ce qui fait que cette sorte d'atteinte à la bonté divine est soit dans la pensée seulement, soit aussi dans l'affectivité. Si elle se concentre uniquement dans le cœur, c'est le blasphème du cœur; mais si elle se produit au-dehors par des paroles, c'est le blasphème de la bouche. »(2)


Ainsi le blasphème constitue une atteinte contre la foi et contre la charité quand elle concerne l’affectivité, d’où sa gravite objective. Ensuite comme tout ce qui concerne l’évaluation d’une faute il faut considérer la connaissance et le consentement.

Le docteur angélique répondant à la question si le blasphème est toujours un péché mortel explique avec la précision qui lui est propre, quand et pourquoi il peut être véniel :

« Le blasphème peut se commettre sans délibération et par surprise de deux manières :

1. Quelqu'un ne remarque pas qu'il dit un blasphème. Cela peut arriver lorsque, sous le coup de la passion, on éclate en paroles irréfléchies, dont on ne saisit pas la portée. C'est alors un péché véniel, qui n'a pas proprement raison de blasphème.

2. Ou bien on a conscience que c'est un blasphème, en saisissant la portée des paroles. Alors on n'est pas excusé de péché mortel, pas plus que celui qui, par un mouvement subit de colère, tue quelqu'un assis à côté de lui. »(3)


La tentative de Mgr. Robinson de relativiser la malice du blasphème se fonde dans l’abstraction volontaire de sa gravité objective pour raisonner à partir d’un exemple subjectif faisant appel aux sentiments de ses destinataires. Mais, là où il veut arriver c’est à nier également le critère objectif des fautes dans le domaine de la sexualité :

« Dans le même esprit, je me demande si Dieu va s’offusquer devant une pensée ou un acte de caractère sexuel considéré uniquement comme une offense contre l’ordre établi par Dieu, sans que son effet sur d’autres personnes, sur soi-même ou sur la communauté rentre en ligne de compte. »(4)


Là encore le malheureux évêque se fourvoie et sa haine contre la nature transparait au point de sombrer à nouveau dans le blasphème, comme si la loi de nature qui n’est autre chose qu’une participation de la loi éternelle pourrai exclure dans sa raison d’être ce qui concerne les autres, soi-même et la communauté !

(1) –(4) Mgr. Geoffrey James Robinson – Les relations sexuelles d’où vient notre morale ?
(2) II-IIae q.13 art. 1 corpus
(3) Idem art. 2 ad 3um



     

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