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de la réception du pain et du vin consacrés
par jejomau 2015-07-24 08:24:32
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Je vous propose deux textes trouvés au hasard concernant l'Eucharistie. L'un remonte au XIII eme siècle, l'autre est issu d'une interprétation de Vatican II et nous est contemporain dans l'esprit.

On est très frappé de constater combien l'approche est totalement différente dans ces deux enseignements de l'Eglise concernant la réception de l'Eucharistie sous ses deux espèces ou pas.

Dans le texte proposé aux fidèles de l'Eglise en France, on minimise d'abord l'apparition de cette interdiction en citant uniquement le Concile de Trente (sur lequel on veut faire porter les maux de l'obéissance insupportables à tout chrétien moderne). Je cite donc le Concile OECUMENIQUE de Constance où l'on rappelait déjà cette interdiction....

Par ailleurs, on souligne fortement (et même on ne souligne QUE çà) l'aspect du repas convivial dans le 2° texte (repas institué par le Christ, ALORS QUE le Concile de Constance indique au contraire qu'il faut éviter de considérer l'Eucharistie comme un repas CONFORMEMENT à ce qu'on voulu les Pères de l'Eglise. C'est là enfin qu'on sent - à mon avis - une sorte de rupture "soft" dans la Tradition transmise jusqu'à Vatican II.



16° Concile œcuménique de Constance sous Grégoire XII

13ème session, 15 juin 1415 : décret " Cum in nonnullis "

confirmé par le pape Martin V, le 1er septembre 1425.

Décret sur la communion sous les seules espèces du pain.


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Certains ont la présomption d'affirmer témérairement, dans certaines régions du monde, que le peuple chrétien doit recevoir le saint sacrement de l'eucharistie sous les deux espèces du pain et du vin, et que tous les laïcs doivent communier non seulement sous l'espèce du pain, mais aussi sous l'espèce du vin, même après avoir mangé ou sans être autrement à jeun ; et ils affirment obstinément qu'il faut communier à l'encontre de la louable coutume de l'Eglise, raisonnablement justifiée, qu'ils s'efforcent de récuser d'une manière condamnable comme étant sacrilège, en commençant par la tête.
Pour cette raison, le présent concile général de Constance déclare, décide et définit que, même si le Christ a institué ce vénérable sacrement après la Cène et l'a administré à ses apôtres sous les deux espèces du pain et du vin, toutefois, malgré cela, l'autorité louable des saints canons et la coutume approuvée de l'Eglise ont soutenu et soutiennent qu'un tel sacrement ne doit pas être accompli après un repas et qu'il ne doit pas être reçu par les fidèles qui ne seraient pas à jeun, si ce n'est dans le cas de maladie et d'une autre nécessité, concédé ou admis par le droit et par l'Eglise.

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Et de même que cette coutume a été raisonnablement établie pour éviter certains dangers et scandales, de même à plus forte raison une coutume similaire a-t-elle pu s'établir et être respectée, à savoir que, même si dans l'Eglise primitive ce sacrement était reçu par les fidèles sous les deux espèces, cependant il serait par la suite reçu par les célébrants sous les deux espèces, et par les laïcs sous l'espèce du pain seulement, puisqu'on doit très fermement croire et qu'on ne peut douter que le Corps et le Sang entiers du Christ soient vraiment contenus aussi bien sous l'espèce du pain que sous l'espèce du vin. Ainsi donc, puisque cette coutume a été raisonnablement établie par l'Eglise et par les saints Pères et qu'elle est observée depuis très longtemps, elle doit être considérée comme une loi qu'il n'est pas permis de récuser ni de changer à sa guise sans l'autorisation de l'Eglise.

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Pour cette raison, dire qu'il est sacrilège et illicite d'observer cette coutume ou loi doit être considéré comme erroné et ceux qui affirment obstinément le contraire de ce qui précède doivent être considérés comme hérétiques





Il convient tout d’abord de considérer que le Christ a expressément voulu instituer l’eucharistie sous le signe d’un repas où on mange et on boit, signe de la convivialité et la commensalité de l’homme avec Dieu et, en conséquence, des hommes entre eux. Les paroles du Christ à la Dernière Cène disent clairement que la coupe, comme le pain, est offerte à tous les disciples (et pas seulement aux ministres) : "Prenez et buvez-en tous" (Mt 26,27).

Cependant, dès l’antiquité chrétienne, on a pris conscience que, en certaines circonstances exceptionnelles, on pouvait recevoir la communion sous une seule espèce, soit celle du pain, par exemple pour les malades ou les mourants, soit celle du vin, par exemple pour les tout-petits enfants recevant l’eucharistie dès leur baptême. En effet l’eucharistie nous fait communier au Christ ressuscité et "le Christ ressuscité ne meurt plus" (Rm 6,9). Son Corps ne peut donc être séparé de son Âme ni de son Sang, et recevoir le Corps du Christ, c’est recevoir le Christ tout entier. Dès lors, au plan de la présence réelle comme à celui de la communication de la grâce, il n’y a pas de différence entre la communion sous une seule espèce ou sous les deux espèces. la différence se situe au niveau de la signification sacramentelle.

Cette doctrine, développée par saint Thomas d’Aquin, sera canonisée par le concile de Trente. Entre-temps, vers la fin du Moyen Âge, une attention exclusivement portée à l’efficacité des rites (communication de la grâce), avait abouti à une progressive désaffection de la communion sous les deux espèces. Cela a engendré une réaction excessive de certains réformateurs protestants (ainsi que de certains groupes de chrétiens comme les Hussites de Bohème) exigeant la communion sous les deux espèces sous peine de ne pas recevoir en totalité la présence réelle du Christ. C’est contre ces excès que le concile de Trente a, de façon sans doute un peu maladroite, interdit la communion au calice aux simples fidèles et aux ministres non célébrants.

Après plusieurs siècles, le concile de Vatican II, estimant que les raisons de cette interdiction ne s’imposaient plus, a voulu renouer avec la pratique ancienne en ouvrant à nouveau la possibilité pour tous d’accéder à la communion au Sang du Christ.

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 de la réception du pain et du vin consacrés par jejomau  (2015-07-24 08:24:32)
      Heméneutique de rupture... par Yves Daoudal  (2015-07-24 12:21:01)
      Le concile de Constance par Jean Ferrand  (2015-07-24 16:12:06)
          c'est plutôt Vatican II par jejomau  (2015-07-24 23:48:52)
              Bien sûr par Jean Ferrand  (2015-07-25 10:07:39)
                  J'allais le dire par Meneau  (2015-07-25 11:06:28)
                      me voilà par jejomau  (2015-07-25 11:55:19)
                      Il y a une autre explication: par Rémi  (2015-07-25 12:29:22)
                      Peut-être une règle du FC par Rémi  (2015-07-25 12:48:55)
                          stupéfait par jejomau  (2015-07-25 15:29:32)
                              Non. par Rémi  (2015-07-25 18:08:22)


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