D'abord il s'agit du psaume 103, dans la Septante, dans la Vulgate, pour tous les pères de l'Eglise, ... Il n'y a aucune raison d'adopter la numérotation juive puis protestante qui repose sur une grossière erreur (le psaume 9 coupé en deux alors qu'il s'agit d'un psaume alphabétique), qui met en porte à faux les pères, et qui détruit la symbolique des nombres: le psaume 103 est le psaume de la création sortie des mains de Dieu avant le péché, le psaume de l'Origine, or 103 est un nombre premier, et qui en outre contient le Dieu unique (1) en 3 personnes.
Je vous cite
in extenso, une fois n'est pas coutume, M. Daoudal,
-- enfin non : j'enlève un tout petit bout de phrase entièrement superflu, puisque vous nommez les protestants, et dans ces milieux on n'aime pas les doublons, alors : faisons-en cas --
puisque ce paragraphe est un de ces paragraphes que je lis ici de temps en temps, de vous ou d'autres, et que j'aurais pu (et voulu), si j'écrivais mieux, écrire moi-même.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce beau Psaume, et j'étais tenté de le faire, mais je parle déjà assez, et je pars bientôt pour quelque temps en quittant mes bibliothèques,
ad aquas, comme diraient les Romains, donc je m'abstiendrai.
Un seul point : Que la culture égyptienne, de haute volée, et devenue prépondérante dans ses assises et ses environs immédiats à partir surtout de la deuxième moitié du deuxième millénaire, n'eût point influencé ses voisins, et ceux qui sortaient d'elle, cela serait étonnant, voire invraisemblable.
Mais influence ou ressemblance n'est pas dépendance, ni servilité. Et proximité culturelle signifie le plus souvent un tronc commun, plutôt qu'une linéarité de l'un à l'autre, au moins pour le fond, pas forcément pour des détails. Vu de cet angle l'égyptomanie exégétique se révèle aussi futile que le "panbabylonisme" de jadis et de certains plus récents.
Et surtout nous savons, l'Église nous l'enseigne, que les Psaumes et le reste de l'Ancien Testament, dès cette époque et plus tard, ont été conçus et écrits sous l'influence de l'Esprit.
(Quant au Psaume 9 (a et b, soit 9-10 TM), il faut dire qu'il manque quelques lettres quand-même dans sa séquence alphabétique que vous évoquez, au moins dans le texte qui nous est parvenu, séquence alphabétique qui elle rappelons-le date au moins d'Ougarit, donc bien avant le Royaume du psalmiste et le premier millénaire, au grand dam des "eiségètes" réducteurs).
(Quant à la bière, leur zythos a dû être proprement imbuvable : οὐ γάρ σφί [= eis] εἰσι ἐν τῇ χώρῃ ἄμπελοι, nous apprend le père de l'Histoire, 2,77. On les plaint, mais c'est pareil dans nos latitudes).