J'ai grandi en étudiant la théologie dans des livres du XVIIIe siècle ou plus anciens encore. Des livres passablement gallicans. Mais à l'époque d'édition de ces ouvrages le gallicanisme n'était pas encore condamné. Il était même considéré comme normal dans les milieux cléricaux. Ce qui n'empêchait pas un très grand attachement à l’Église romaine, qu'ils ont montré d'ailleurs au moment de la Révolution.
Or dans ces livres de théologie, déjà très pointus, les irrégularités pour l'ordination étaient considérées comme tout à fait normales et dues à la sainteté du sacerdoce.
Elles n'impliquaient aucune infamie pour la victime, la personne exclue. Mais elles étaient considérées comme des infirmités totalement involontaires qui toutefois rendaient inaptes à l'exercice du sacerdoce, et pas seulement à sa réputation extérieure.
On ne doit jamais oublier que le sacerdoce n'est dû à personne, coupable comme innocent. Pourquoi aujourd'hui encore le refuse-t-on aux femmes, aux imbéciles, aux fous et même aux handicapés profonds. Ils ou elles n'ont rien fait de mal, dira-ton. Et cependant ils ou elles sont inaptes au sacerdoce, et c'est normal.
Loin d'être considérée plus ou moins comme un péché, au XVIIIe siècle, l'irrégularité n'entraînait aucun obstacle vers la sainteté personnelle. Bien plus, je dirais. Être exclu du sacerdoce était une occasion prochaine de sainteté. Une source d'humilité profonde. Un motif de faire pénitence pour soi et ses ancêtres. Une source de grâces. C'était, si j'ose dire, une vocation particulière.
Bien des bâtards ont été élevés sur les autels.
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