La doctrine catholique a toujours "oscillé" entre l'héritage du péché des parents et, d'autre part, la responsabilité individuelle.
1- Il est possible de porter un héritage de péché :
La question de la transmission du péché des parents à leurs enfants n'est pas étrangère à la Nouvelle Alliance; elle fait même l'objet d'un dogme : le péché originel. Nul ne vient au monde sans assumer un certain héritage. Les Lamentations font échos de ce fait : "Nos pères ont péchés, ils ne sont plus, et nous, nous portons leurs iniquités." (Lm 5, 7)
Le prophète Jérémie parle aussi de l'espérance du jour où l'on en dira plus : "Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des fils en sont agacés" (Jr 31, 29)
Il est dit également dans l'A.T. que "le Seigneur punit l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération [...] mais fait miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui l'aiment et gardent les Commandements" (Ex 20, 5-6).
Enfin, l'antienne, dans le Grand Rituel Romain de 1614, précédant le Grand Exorcisme, dit : "Ne vous souvenez pas, Seigneur, de nos fautes, ni de celles de nos pères".
2- Mais, chacun répond de soi et paye pour ses propres péchés
Il est vrai cependant que nous ne devons pas "payer" pour les fautes commises par nos parents. Même l'Ancien Testament reconnaît le principe selon lequel "l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils" (Ez 18, 20). Déjà, le Deutéronome affirmait : "On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l'on ne fera point mourir les enfants pour les pères; on fera mourir chacun pour son péché."
3- Le cas du sacerdoce est différent
Pour le cas qui nous intéresse - à savoir le fait qu'un enfant illégitime ne puisse accéder au sacerdoce - une chose est surprenante : le baptême n'est pas considéré suffisant pour redonner une "pureté" voire une légitimité à l'enfant (ce que les voeux religieux semblent pouvoir faire). Peut-être cela veut dire que le canon en question ne traite pas le problème sous l'angle de la "pureté" mais sous l'angle de la réputation (en lien avec le contexte de l'époque). Les vœux deviennent ainsi un moyen de retrouver une autre identité sociale et donc de ne pas être victime de rejet ou de désapprobation pour l'exercice du ministère sacerdotal.
Enfin, l'irrégularité en question a été abrogrée dans le nouveau code de droit canonique. Mais il en existe d'autres :
"Can. 1041 - Sont irréguliers pour la réception des ordres:
1 celui qui est atteint d'une forme de folie ou d'autre maladie psychique en raison de laquelle, après consultation d'experts, il est jugé incapable d'accomplir correctement le ministère;
2 celui qui a commis le délit d'apostasie, d'hérésie ou de schisme;
3 celui qui a attenté un mariage, même purement civil, alors qu'il est lui-même empêché de contracter mariage à cause du lien matrimonial, ou d'un ordre sacré, ou du voeu perpétuel de chasteté, ou parce qu'il s'est marié avec une femme déjà validement mariée ou liée par ce même voeu;
4 celui qui a commis un homicide volontaire ou procuré un avortement suivi d'effet, et tous ceux qui y ont coopéré positivement;
5 celui qui, d'une manière grave et coupable, s'est mutilé ou a mutilé quelqu'un d'autre, ou celui qui a tenté de se suicider;
6 celui qui a posé un acte du sacrement de l'Ordre réservé à ceux qui sont constitués dans l'ordre de l'épiscopat ou de presbytérat, alors qu'il n'a pas cet ordre ou qu'il lui est défendu de l'exercer par une peine canonique déclarée ou infligée."
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