cher Jean Ferrand, je poursuis simplement votre réflexion.
En fait, les adhérents des multiples hérésies protestantes (cf. concile de Trente principalement) naviguent quant au Salut entre deux pôles :
a) celui de la présomption d'être eux et eux seuls les Élus de Dieu, choisis de toute éternité : dès lors, les moyens de grâce auxquels nous autres paysans de la foi recourons leur semblent superflus et même païens.
b) celui du martyre où là tous les chrétiens convergent : quand on est torturé et assassiné en haine de la foi chrétienne, par ex. dans l'État satanique dit "islamique", c'est la voie extrême du Salut et je pense que le Seigneur accueillera tous les baptisés même les mal sentants de la foi ou de la pleine communion romaine.
Mais ce deuxième point est extrême en principe, tout en étant préent à chaque époque avec plus ou moins d'intensité suivant les lieux.
ps. je suis surpris de l'affirmation dans ce fil que le purgatoire ne serait rejeté qu'en 1530 en référence à sa réaction à a Confession d'Augsbourg je suppose, qu'il trouve trop conciliante. En fait, dès la dispute de Leipzig en 1519, il émet des doutes sur le caractère biblique du purgatoire, le Sermon sur les bonnes oeuvres de 1519 élargit l'écart, en 1524 quand il conduit à la suppression de la messe, il prend parti contre l'idée de prier pour les morts, sans l'interdire absolument. L'interdiction absolue vient après 1530. Toutefois les ménagements purement tactiques de Luther, on dirait "pastoraux" en 2015, ne doivent pas faire oublier que l'économie du Salut qu'il esquisse dans les 95 thèses contient en germe le refus du purgatoire et d'autre part que le protestantisme au XVIe comme au XXIe ne se réduit pas à Luther.
Il y a des Réformateurs radicaux comme Zwingli qui dès 1523 dans ses 67 Thèses de Zurich prend ses distances de façon nette avec le purgatoire :
thèse 57 : il n'y a aucune mention du purgatoire dans les Écritures [cela vaut dévaluation radicale en protestantisme]
thèse 58 : le jugement des morts est connu de Dieu seul
thèse 59 : nous ne devons pas chercher à en savoir plus que Dieu nous a enseigné à ce sujet
thèse 60 : que l'homme demande avec sérieux à Dieu d'être miséricordieux envers les défunts je ne le condamne pas, mais de déterminer pour cela un temps (7 ans pour un péché mortel) et de mentir pour l'appât du gain, cela n'est pas seulement humain mais diabolique.
[traduction à partir d'une version anglaise des Thèses]
On ne dira jamais assez que la grande fracture entre les protestants et tous les autres chrétiens tient à a) une économie du Salut radicalement bouleversée b) au sacerdoce universel qui détruit la réalité du sacerdoce.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !