Messages récents | Retour à la liste des messages | Rechercher
Afficher la discussion

Ion a raison
par Meneau 2015-06-09 08:53:42
Imprimer Imprimer

et je pense que vous interprétez mal sa pensée. Car je suis sûr qu'il croit à la Transsubstantiation, à la Présence Réelle, et au caractère sacrifiel de la messe, "renouvellement" non sanglant du sacrifice de la Croix. Mais ce qu'il veut vous expliquer, c'est ce que dit Journet en d'autres mots :


3. L'aspect sacrificiel de l'Eucharistie

Essayons de préciser l'aspect sacrificiel de l'Eucharistie.

Si le Christ à la Cène veut se donner en communion aux apôtres sous les signes séparés du pain et du vin, c'est pour les unir à son sacrifice, alors en voie d'accomplissement, qui va séparer son corps et son sang. La double consécration est dès lors pour les apôtres un signe sacrificiel dont ils comprennent que la portée n'est point idéale et spéculative, mais réelle et existentielle.

Il en va pareillement à la Messe. L'ordre du Seigneur est absolu : « Faites ceci en mémoire de moi. » Les paroles que prononce aujourd'hui le prêtre sont ressaisies par la toute-puissance du Christ qui règne au-dessus du temps dans l'éternité. Elles sont le signe et l'instrument dont il use pour nous rendre invisiblement présents au sacrifice commencé à la Cène et consommé sur la Croix. Elles font coïncider un moment de notre aujourd'hui spirituel avec l'aujourd'hui du moment spirituel de la rédemption du monde. Dans l'espace de temps où sont prononcées les paroles de la double consécration, ce qui nous est désigné, c'est ce à quoi nous sommes réellement rendus présents, à savoir la séparation du corps livré pour nous et du sang versé pour nous. Ces paroles dès lors sont un signe sacrificiel à portée existentielle. « A la fonction propre du signe s'ajoute, par la toute-puissance divine, le pouvoir de faire atteindre le signifié réellement et existentiellement. Le signe sacrificiel de la double consécration est un signe à portée existentielle dont le Christ glorieux se sert afin de réactualiser pour nous, par un miracle de sa toute-puissance, le sacrifice que, lorsqu'il était passible ici-bas, il a accompli sous Ponce Pilate, et qui, à chaque Messe, est de nouveau là, en tant que présent à un certain moment de notre temps » (Loc. cit., p. 17.)


4. L'unique sacrifice de la Croix

C'est donc l'unique sacrifice de la Croix, qui nous est donné à chaque fois que sont prononcées au cours du temps les paroles de la consécration. Il n'est ni multiplié, ni répété, ni renouvelé : « Le Christ ressuscité des morts ne meurt plus, la mort ne le domine plus » (Rom., 6, 9). Ce qui est multiplié répété, renouvelé au cours du temps, c'est le rite sacrificiel sous lequel le sacrifice unique nous est à chaque fois rendu présent.

Si l'on pense au double miracle qui s'accomplit en chaque Messe, on dira : de même que les paroles de la consécration, en tant que signe sacrificiel, multiplient non pas le sacrifice jadis offert sur la Croix, mais ses présences à tels aujourd'hui de notre temps ainsi ces mêmes paroles, en tant que signe sacramentel, multiplient non pas le Christ glorieux qui est maintenant au ciel mais ses présences corporelles en tels lieux de notre espace.


5.
Peut-on parler de plusieurs « offrandes » du sacrifice rédempteur ?

Le mot offrande a deux sens. Il peut désigner le rite sacrificiel qui nous rend présent le Sacrifice unique : et alors chaque Messe célébrée au cours du temps par fidélité au : « Faites ceci... » demandé par le Christ est une nouvelle offrande de son sacrifice. Et il peut signifier l'acte sacrificiel du Christ s'offrant « avec un grand cri et des larmes » et devenant pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel (Hébr., 5, 7-10) : et alors toutes les Messes nous réfèrent à l'unique Offrande rédemptrice. L'offrande-enveloppante se renouvelle, l'offrande-enveloppée est inchangée.
Peut-on parler de la Messe comme d'un sacrifice « non sanglant » ?

L'expression a été longtemps et trop souvent employée par les théologiens de l'âge baroque pour que j'aie pu l'éviter dans La Messe, présence du sacrifice de la Croix, mais toujours en dénonçant l'équivoque qu'elle recouvrait.

Le danger serait de laisser croire à deux sacrifices distincts : l'un sanglant à la Croix, l'autre non sanglant à la Messe : erreur qu'il faut sans aucun doute regarder comme catastrophique. C'est l'unique sacrifice rédempteur, qui fut sanglant, qui à chaque Messe nous est apporté sous le rite non sanglant de la double consécration du pain et du vin.

Mystère ineffable. Tout le drame de la Passion sanglante et de la rédemption du monde est là, devant nous, sous le voile de la douceur, de la paix et de la solennité d'une liturgie eucharistique de la consécration.

N'est-ce pas ce mystère que Matthias Grünewald veut évoquer dans le grand retable de Colmar, quand, tout près des pieds tuméfiés et sanglants de l'immense Crucifié, il dispose le calice de la Messe et la blancheur éclatante du petit agneau immaculé ?
6. A chaque Messe deux mille ans sont abolis

A chaque Messe les deux mille ans du temps horaire qui nous séparent du calvaire sont abolis. C'est pendant un moment, un bref moment spirituel, le contact immédiat avec l'événement de la rédemption du monde.

Journet, Le mystère de l'eucharistie


Cordialement
Meneau

     

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !


  Envoyer ce message à un ami


 Saint Sacrifice par Aigle  (2015-06-08 08:51:15)
      hostia par AVV-VVK  (2015-06-08 09:17:02)
      C'est ce que mon curé par Jean Ferrand  (2015-06-08 09:39:30)
          Sans dimension sacrificielle et propitiatoire, la Messe n'a aucun sens par Ubique Fidelis  (2015-06-08 10:23:47)
              La messe est avant tout par Jean Ferrand  (2015-06-08 11:38:53)
                  Attention au terme "renouvellement" par Ion  (2015-06-08 16:42:47)
                      C'est le terme employé par Pie XI par Jean Ferrand  (2015-06-08 17:04:48)
                          Non, ce n'est justement plus le terme ... par Ion  (2015-06-09 00:27:15)
                      Je préfère parler de renouvellement non-sanglant par Ubique Fidelis  (2015-06-08 17:38:21)
                          C'est un renouvellement par Jean Ferrand  (2015-06-08 18:25:31)
                              Oui mais je trouve important d'utiliser in extenso par Ubique Fidelis  (2015-06-08 18:54:38)
                      "actualisation" me semble mieux que "mémorial". par Rodolphe  (2015-06-08 17:48:34)
                          Je n'avais pas vu. par Glycéra  (2015-06-09 11:45:26)
                              Et voilà ! par Rodolphe  (2015-06-09 21:30:56)
                      Bien sûr que non par Sénéchal  (2015-06-08 22:38:53)
                          Renouveler selon le Larousse par Ion  (2015-06-09 00:20:41)
                              Il est vrai par Jean Ferrand  (2015-06-09 07:47:47)
                          « Actualiser » par Yves Daoudal  (2015-06-09 12:43:30)
      Dire que la Messe n'est pas un sacrifice par Jean-Paul PARFU  (2015-06-08 10:40:52)
      La position luthérienne par Rodolphe  (2015-06-08 17:32:00)
          Anglicanisme notamment par Peregrinus  (2015-06-08 22:37:17)
          Si les luthériens ... par Ion  (2015-06-09 00:37:56)
              [réponse] par MG  (2015-06-09 01:43:43)
                  Je vous réponds bien volontiers par Ion  (2015-06-09 21:44:16)
              en suivant les différents posts par jejomau  (2015-06-09 06:36:17)
                  Ion a raison par Meneau  (2015-06-09 08:53:42)
                      Journet se trompe par Jean Ferrand  (2015-06-09 11:03:18)
                          Et si vous disiez (ré)actualise ? par Glycéra  (2015-06-09 11:43:55)
                              Actualiser (ou réactualiser) par Jean Ferrand  (2015-06-09 14:55:06)
                          Votre réaction est ... par Ion  (2015-06-09 15:54:40)
                              En refusant par Jean Ferrand  (2015-06-09 17:08:03)
                          Je ne vois pas tellement de différence par Meneau  (2015-06-09 16:18:33)
                      Merci pour cette référence ... par Ion  (2015-06-09 15:44:35)
              Vous appelez ça une traduction ??? par Meneau  (2015-06-09 13:15:31)
                  Vous aurez j'espère remarqué ... par Ion  (2015-06-09 15:48:42)
                      Véritable traduction par Jean Ferrand  (2015-06-09 17:12:13)


37 liseurs actuellement sur le forum
[Valid RSS]