Saint Jean Chrysostome pense autrement, et ce n'est pas le seul... par Marchenoir 2015-05-13 17:32:53 |
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Que le discours de saint Paul soit un échec n'a rien à voir avec la rectitude des arguments qui le soutiennent. Saint Jean Chrysostome est très explicite sur le sens de ce discours et les leçons qu'il en tire sont, pardonnez-moi, un poil à l'opposé des vôtres. Permettez donc que je m'y fie.
Il les voit tous affolés d'idolâtrie, cependant il ne les attaque point par des paroles outrageantes « Vous êtes des athées et de francs impies ! » il ne leur dit pas: « Tout est Dieu pour vous excepté Dieu même ; vous ne reniez que lui, le Maître et le Créateur de l'Univers! » Que leur dit-il? En parcourant votre cité et en examinant les statues de vos dieux, j'ai aperçu aussi un autel sur lequel il est écrit « au Dieu inconnu ». C'est donc ce Dieu que vous adorez sans le connaître, que je vous annonce aujourd'hui. (Ac 17,23) Ô prodige! Ô tendresse d'un cœur paternel! Il dit que ces Grecs pratiquent un culte pieux, bien qu'ils fussent idolâtres et impies ! Pourquoi? parce qu'ils s'acquittaient des devoirs du culte comme s'ils eussent eu la vraie piété, parce qu'ils croyaient rendre honneur à Dieu, se l'étant persuadé à eux-mêmes. Imitez tous saint Paul, je vous en conjure, et puissé-je l'imiter moi-même à votre égard !
Dieu, qui prévoit les futures résolutions de tout homme et qui sait d'avance quel sera le sort de chacun de nous, a tout disposé pour donner la dernière perfection à ses dons et à sa gloire; si Dieu ne crée rien pour les méchants, et si néanmoins il a jugé convenable de les faire participer à ses bienfaits généreux; si Dieu ordonne que nous soyions tous ses imitateurs, pourquoi faites-vous opposition à cette disposition divine, vous qui prenez part aux assemblées de l'Eglise et à l'accomplissement du sacrifice de Jésus-Christ? - Ignorez-vous que le Christ n'a pas brisé le roseau abattu, ni éteint la lampe qui fume? (Is 42,3) Que signifie cette comparaison? Elle signifie que Jésus-Christ n'a pas repoussé Judas et ceux qui l'ont imité dans son apostasie avant que chacun d'eux, librement entraîné, ne se fût livré entièrement à l'imposture et au mal. Est-ce que nous ne faisons pas des supplications publiques pour les ignorances du peuple? Est-ce que nous ne sommes pas obligés de prier pour nos ennemis, pour ceux qui nous baissent et nous persécutent? En ce moment, je remplis un devoir de mon ministère en vous exhortant; l'imposition des mains qui nous a faits prêtres n'est pas une source d'enflure et d'orgueil, elle ne donne pas droit au despotisme: nous avons reçu tous le même Esprit, nous sommes appelés tous au titre de fils adoptifs: ceux à qui le Père a donné la puissance, ne l'ont que pour servir leurs frères selon leur pouvoir. C'est pourquoi, fidèle aux obligations de ma charge, je vous prie et vous supplie de renoncer à cette funeste habitude de l'anathème. Celui que vous prétendez anathématiser est vivant ou mort ; s'il vit, vous commettez un acte inhumain en repoussant cet homme qui, susceptible encore de conversion, peut revenir du mal au bien; s'il est mort, vous faites encore pis: et comment ? après la mort, c'est pour Dieu seul qu'il est debout ou abattu ; il n'appartient plus aux puissances humaines. (Chrysostome Homélies 4004)
De même, en parcourant la ville d'Athènes, saint Paul remarqua parmi les autels du démon, un autre autel portant cette inscription: « Au Dieu inconnu » ; aussitôt il s'empare de cette circonstance pour convertir ces Athéniens à la foi de Jésus-Christ, et dans son discours il ne craint pas de leur dire: « Le Dieu que vous adorez sans le connaître, c'est lui que je viens vous annoncer ». Parce que l'Apôtre avait rencontré cet autel mêlé aux autels du démon ou érigé par des adorateurs sacrilèges, a-t-il condamné ou rejeté ce qu'il y trouvait de vrai et de légitime? [...] Voulant donc leur faire connaître ce Dieu que ses auditeurs ignoraient, mais qu'il connaissait bien lui-même, il pousse l'insinuation jusqu'à leur dire: « Il n'est point éloigné de vous à une grande distance, car nous vivons, nous nous mouvons et nous sommes en lui, comme l'ont dit quelques-uns de vos poètes ». L'Apôtre rencontre dans leurs chants poétiques une parole d'une grande vérité, doit-il approuver leur culte sacrilège à cause de la vérité de cette simple parole? ou bien doit-il condamner, cette parole parce qu'elle est chantée par des adorateurs sacrilèges ? (saint Augustin, contre les lettres de Pétilien.)
Nous ressemblons à ces bons Athéniens qui faisaient sacrifice au vrai Dieu, lequel néanmoins leur était inconnu, jusques à ce que le grand saint Paul leur en annonça la connaissance (1); (saint François de Sales: Amour de Dieu 2150)
" Aussi Nous commandons et enjoignons que tout ce qui a été établi synodalement en ce Concile soit observé religieusement par tous les fidèles du Christ à la gloire de Dieu, à l’honneur de la sainte Église notre Mère et pour la tranquillité et la paix de tous les hommes. Ainsi en avons-Nous décidé et décrété, fixant que ces Lettres demeureront fermes, valides, et efficaces toujours ; qu’il faut leur attribuer et qu’elles doivent recevoir leur effet plein et entier ; qu’on y recourra, maintenant et à l’avenir de façon complète, pour tous ceux qu’elles concernent ou pourront concerner ; qu’il faudra en juger et en conclure ainsi ; que dès maintenant est sans valeur et nul ce qui pourrait être attenté contre elles sciemment ou non par quelque individu ou quelque autorité que ce soit ."
Donné à Rome, près Saint-Pierre, sous l’anneau du Pêcheur, le 8 décembre, en la fête de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie de l’année 1965, de Notre Pontificat la troisième.
Paul V
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