Les missionnaires catholiques ont commis le crime - aux yeux des tutsis - d'enseigner l'égale dignité devant DIEU et aussi sur le plan juridique - des hutus réduits à une forme africaine de servage - avec les tutsis qui voulaient rester la seule élite dirigeante du Rwanda, les seuls ayant étudié au-delà du primaire et les seuls propriétaires de la terre.
1. Qu’aurait fait l’Eglise qu’elle n’a pas fait ?
2. Nous savons que depuis l'attaque du 1er octobre 1990, l’Eglise catholique était la première cible de la rébellion tutsi. Même les populations qui se réfugiaient dans les paroisses et les monastères étaient tuées. Le Vatican a reçu assez de courriers à ce sujet. Les missionnaires étrangers, témoins de ces exactions, étaient éliminés d’office. L’Espagne en sait quelque-chose.
3. Devant ces menaces, le clergé devait chaque-fois s’éloigner des zones de combats. C’est ainsi que les évêques, les prêtres et les religieux sont allés s’installer dans les locaux du diocèse de Kabgayi, situé au centre du pays. De ce fait, des dizaines de milliers de Tutsi les y ont rejoints. Tous étaient sous la protection de l’armée rwandaise.
4. Avant la chute de cette région, l’armée a voulu déplacer le clergé, mais les évêques ont refusé de laisser cette foule toute seule.
5. Quand le FPR est arrivé, l’archevêque de Kigali Mgr Vincent Nsengiyumva, l’évêque de Byumba Mgr Joseph Ruzindana, l’évêque de Kabgayi Mgr Thaddée Nsengiyumva et leurs vicaires généraux, ainsi que tous les prêtres et religieux Hutu ont été fusillés. Mgr Innocent Gasabwoya, d’ethnie tutsie, est tombé dans cette embuscade pour avoir refusé d’abandonner ses frères. Il aurait dit aux tueurs du FPR : « Ne commettez pas l’irréparable ».
6. Dans la suite, d’autres évêques ont été sauvagement assassinés, dont Mgr Phocas Nikwigize de Ruhengeri et Mgr Christophe Munzihirwa de Bukavu.
7. L’emprisonnement de Mgr Augustin Misago de Gikongoro et sa mise à mort reste dans la mémoire de tous. Il lui était reproché d’avoir été envoyé présenter les doléances du clergé rwandais au Pape Jean-Paul II en visite en Côte d’Ivoire.
8. Aujourd’hui, beaucoup de témoins oculaires racontent en détails comment ces tragédies contre les membres du clergé catholique se sont déroulées.
9. Les évêques Tutsi, sur lesquels le FPR comptaient pour créer une Eglise Nationale n’ont pas voulu jouer le jeu et ils ont connu une fin de vie mystérieuse. Il s’agit de Mgr Jean Baptiste Gahamanyi, Mgr Wenceslas Karibushi et Mgr Joseph Sibomana. Quant à Mgr. Frédéric Rubwejanga, il a préféré renoncer à la charge pastorale du diocèse de Kibungo.
10. Le Rwanda est et restera longtemps le seul pays au monde qui, dans moins de dix ans, aura perdu autant d’évêques, prêtres, religieux et religieuses. Mais l’ardeur des fidèles a centuplé. Cela leur a permis d’échapper aux dizaines de sectes qui ont envahi le pays dans l’espoir de détrôner l’Eglise catholique.
11. Les nouveaux évêques Tutsi jouent le jeu du FPR qui a négocié leur nomination, sinon ils doivent dégager. Mgr Smaragde Mbonyintege est le porte flambeau de cette tendance qui refuse les victimes soient inhumés dignement et dans leurs cathédrales. L'avenir nous le dira, car le temps fera son travail !

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