Votre distinction entre baptême de désir explicite et implicite est pertinente, mais il faut bien la comprendre.
Le désir implicite du baptême, qui de nos jours (où le christianisme et ses sacrements sont universellement connus, au moins de fait, par tout le monde, chrétiens et non-chrétiens confondus) doit être très rare, mais point impossible (on peut imaginer la tribu isolée aux Amazones), implique de la part du concerné la volonté, par un acte de charité, de faire tout ce que Dieu exigerait pour atteindre le salut, dont aussi le baptême (que le concerné demanderait par conséquent aussitôt, s'il le connaissait, passant ainsi du désir implicite au désir explicite, des catéchumènes), ainsi que le renoncement au péché. Ce désir ainsi conçu, et maintenu jusqu'au trépas, peut conférer la grâce sanctifiante et la rémission du péché originel et des autres péchés, mais pas nécessairement toutes les peines restantes dues au péchés; cela dépenderait de la disposition subjective du concerné (de son degré de charité et de contrition).
Ce désir n'imprime pas le caractère (il n'est pas un sacrement !) et oblige à la réception du sacrement, dès qu'il est connu et dès que sa réception est possible, donnant la possibilité d'accéder aux autres sacrements par la suite.
L'Église a défini (au Concile de Trente, sess. VI) que le baptême, après la promulgation de l'Évangile, est nécessaire au salut, de la nécessité du moyen, et que personne ne saurait par conséquent être sauvé sans le baptême ou le désir du baptême (translatio [ab eo statu, in quo homo nascitur filius primi Adae, in statum gratiae] post Evangelium promulgatum sine lavacro regenerationis aut eius voto fieri non potest).
C'est très clair et c'est de foi (de fide divina et catholica definita).
Or, pour avoir le désir du baptême, explicite ou implicite, il faut avoir l'usage de la raison.
Un enfant peut être martyr (baptême du sang), mais ne saurait avoir un baptême de désir.
On ne peut donc pas dire qu'un enfant non parvenu à l'âge de la raison et non baptisé puisse jouir de la vision béatifique.
On peut dire en revanche, tout au plus, que l'enfant non baptisé, sans voir Dieu, jouirait d'une félicité naturelle, sans peines, n'ayant pas de péchés personnels, dans un endroit ou un état non défini spécifiquement. Rien n'a été révélé particulièrement à ce sujet.
Mais la parole du Seigneur, citée par Meneau, reste ferme : Nisi quis renatus fuerit ex aqua, et Spiritu Sancto, non potest introire in regnum Dei.
Nous savons par la Révélation que toute âme décédée avec le péché originel ne voit pas Dieu. C'est la doctrine de l'Église catholique.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !