implicite.
La pensée de Blondel que vous reprenez en filigrane à travers ses disciples dont bien sûr Henri de Lubac a, je pense, légué une posture théologique fragile, aux antipodes de tous les thomismes. A force de voir dans le "surnaturel" de "l'extrincécisme" et d'en tirer les conséquences les plus perverses à la manière des réformateurs de l'Action catholique spécialisée des années 1940 à 1975 ou d'un Karl Rahner sj et ses "chrétiens anonymes" thèses qui se radicalisent encore avec les plus échevelés des "interreligieux", on a bel et bien nourri et entretenu la crise de l'Église.
Comme vous, les "modernes" se sont consolés, à bon compte, sur le dos des néo-scolastiques un peu sclérosés des années 1940-1960 : c'est une partie du problème, une petite partie. N'oublions pas l'autre bien plus grosse, le blondélisme débridé, au-delà de la pensée propre de Maurice Blondel, c'est cela que Maritain qualifiait de mille fois plus grave que le modernisme sous saint Pie X.
Or c'est Etienne Fouilloux qui explique que ce blondélisme s'est substitué au thomisme d'école romain comme référent "orthodoxe" après 1970.
Enfin ce que vous critiquez autour du rejet du "surnaturel" est pourtant parfaitement admis par les sociologues du religieux qui parlent couramment de "sécularisation interne" du christianisme, sous toutes ses variantes catholique, protestante, orthodoxe. Je pense, me trompé-je ?, que les capucins de Morgon visent cela, avec des mots d'autrefois, la sécularisation interne, assumée, volontaire de la foi chrétienne.
N'est-ce pas exactement ce qu'énoncent le cardinal Kasper et Mgr Forte et avec eux tant de théologiens contemporains ?
Bref je ne ferais pas grief de cela aux capucins de Morgon : quand ils enfoncent une porte largement ouverte, je ne vois pas matière à le leur reprocher.
Je vous rejoins, mais en partie seulement, sur le recours aux "Pères de l'Église" : c'est la méthode de l'école de Fourvière qui doit vous être chère ... des Daniélou and C°. Chacun sait qu'on trouve un peu ce qu'on veut chez les Pères.
Mais une rélexion sur la laïcité, la sécularisation, le marxisme autrefois, le libéralisme amoral, le capitalisme etc. ... ben chez saint Augustin ou Grégoire de Nysse ... vous aurez du mal. Les auteurs du XIXe sont sans doute un peu vieillis, je vous l'accorde, mais au moins ils abordent des questions qui sont liées à notre modernité là où ni Thomas ni aucun des Pères ne peuvent vraiment répondre car c'était un état proprement impensable pour eux.
Il y a bien des domaines, plus philosophiques, de théologie fondamentale ou morale, où la science de Thomas et des Pères nous éclaire évidemment : mais pas en tout domaine pour autant.
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