Et je me permets d'insister, en vous invitant encore une fois à la prudence.
Vous écriviez :
aujourd'hui que l'Église catholique est infestée d'hérésies de toutes parts, pouvons-nous vraiment nous croire si supérieurs ?
Oui. L'Église est supérieure et elle le restera. Elle est l'oeuvre de Dieu, pas le fait des hommes, comme les sectes et les schismes.
Non. On ne peut pas dire que l'Église catholique est "infestée d'hérésies".
Pas du tout.
Car les hérétiques (formels et notoires) n'en font pas partie, même s'il est possible qu'ils en occupent de fait des structures visibles, comme cela peut être le cas du temps d'Athanase, d'Henry VIII et plus tard aussi, à plus grande ou à plus petite échelle, ce qui n'est possible
à moyen ou long terme que si, et autant, l'autorité fait défaut pour les en chasser.
Il faut le dire et le répéter :
L'Église est une, sainte, catholique et apostolique, nous le prions dans le Credo.
Elle est le Corps mystique du Christ, qui en est le Chef invisible.
Elle est sans souillure, sans défaut.
Elle est l'épouse légitime, elle seule, du Christ.
Elle est le berger dont les brebis que nous sommes reconnaissons la voix, c.-à-d. la doctrine (Une autre voix, une autre doctrine, que celle qu'ils connaissent, celle de l'imposteur, ils ne la reconnaissent pas et la fuiront.)
Elle est notre Mère, elle nous donne des lois qui sont nécessairement bonnes et salutaires. (Et une loi qui ne serait pas bonne et salutaire -car ce fait est objectif- ne saurait venir de l'Église, mais peut-être d'un imposteur).
Ce qui se passe aujourd'hui n'est pas en contradiction avec ces vérités de la foi, sinon en apparence.
Ce n'est pas une Église catholique "infestée" (ce serait impossible), mais des structures anciennement ou apparemment de l'Église catholique occupées par l'hérésie et l'apostasie. Ce n'est possible que par un défaut de l'autorité.
Mais l'Église, elle, n'a pas changé de qualité, seulement de quantité ; elle a souffert dans sa visibilité directe, c'est vrai, mais elle est toujours là. Elle souffre la
discessio dont parle Saint Paul : le départ de beaucoup, qui partent de la foi, mais parfois en restant où ils sont.
Néanmoins l'Église est toujours une, sainte, catholique et apostolique, partout là où elle est, et Dieu connaît ses brébis. Elle est toujours le Corps mystique et le Christ est son chef. Son magistère est toujours notre règle prochaine de la foi, même si son chef visible faisait défaut pendant une certaine période.
Elle est devenue petite, mais cela nous est prédit.
Elle deviendra encore plus petite et il faudra la chercher, comme la perle cachée. Mais ce sera toujours l'Église, non infestée.
Melchior Cano dit dans ses Loci :
satis est, Ecclesiam semel in totum mundum esse fusam, ut etiamnum vere catholica dicatur
Il suffit pour l'Église d'avoir été répandue une fois dans le monde entier (et avoir été ainsi visible) pour pouvoir encore l'appeler catholique même si elle se réduisait à la fin des temps sur un seul continent ou quelques lieux seulement.
Ce qui n'est pas encore le cas.
Relisons 2 Thess., 1 Jean, 2 Jean.
C'est le propre de notre temps.
Omnis qui recedit, et non permanet in doctrina Christi, Deum non habet : qui permanet in doctrina, hic et Patrem et Filium habet.Que le Bon Pasteur nous protège !