ce sont, M. l'abbé et vous le savez bien, deux domaines de droit distincts et indépendants.
La FSSPX, après une longue bataille juridique au plan civil, s'est vue confirmer son statut d'association cultuelle loi de 1905 pour l'habilitation à recevoir des legs.
Ceci n'a pas eu d'incidence quant au statut canonique de ladite Fraternité, bien avant l'exemple argentin très récent. Il est vrai que ce pays est devenu plus symbolique aujourd'hui mais comme les relations Église/État sous la présidence Kirchner sont tendues, pas sûr que cela soit à lire comme un signal du Saint-Siège : plutôt une pique du régime argentin.
Quant au fait qu'une réconciliation canonique et doctrinale pleine et entière soit devenue plus difficile depuis 2013, qui peut en douter ?
On voit mal les cardinaux Kasper et Maradiagua, Mgr Forte, être les porteurs de rameaux d'olivier et aller à Menzingen comme à ... Canossa.
A mon sens, je le redis pour la énième fois - vox clamantis in deserto - une approche globale et "rapide" est aujourd'hui vouée à l'échec. Il convient bien évidemment de poursuivre le dialogue à la façon de 2009-2011 et si possible dans un cadre institutionnel**. La C.E.D., dès 1988, n'avait-elle pas reçu cette mission, confirmée en 2009 ? Une décentralisation serait aussi à essayer : à côté du dialogue romain, des référents dans les Conférences épiscopales des Églises locales pourraient contribuer à garder/tisser des liens ; pour cela bien sûr, il y faudrait des évêques qui aient le sens des relations humaines, pas le profil Volpi. Certains évêques diocésains, même en France et pas forcément bienveillants envers le traditionalisme, ont d'eux-mêmes posé des gestes et rencontré des prêtres de la FSSPX qui exercent dans leurs diocèses ; des autorisations pour telle cérémonie ou accès à tel sanctuaire ont été demandées et accordées.
L'ecclésiologie de communion dont se gargarisent souvent mes bien chers collègues théologiens contemporains et qu'apprécient nos évêques est aussi cela : elle n'est pas que "confort", elle est aussi exigeante et réclame d'aller vers l'autre. Mgr Daucourt dans un texte de 2011 le notait.
Il est enfin souhaitable de chercher des réponses canoniques et pastorales à un certain nombre de questions pratiques délimitées (ex. mariages) comme on l'a fait avec des Églises orientales séparées. Entre catholiques, on devrait pouvoir avancer plus facilement dans cette dernière catégorie.
** l'aspect institutionnel plutôt que les rencontres en catimini me paraît mille fois meilleur car il est en soi une prise en considération de l'interlocuteur (de part et d'autre) et il donne moins prise aux soupçons récurrents des amateurs/trices de complots, cabales, trahisons.
ps. le recours contre la suppression de 1975 est sans doute voué à l'échec même s'il était examiné maintenant par un Tribunal romain. La suppression avait suivi les formes canoniques, autant que je puisse en juger : la FSSPX était autorisée ad experimentum dans le diocèse de Fribourg-Lausanne-Genève et l'évêque, Mgr Mamie, sur instruction romaine certes mais de sa propre autorité, y avait mis fin.
Ceci dit, la reprise de l'examen en droit pourrait être une mesure intermédiaire qui suspendrait (ou pas ?) les effets (tous ? certains ? pour les membres incardinés en 1975 ? les autres depuis ?) de la suppression et donnerait un peu de temps si le Tribunal concerné, la Signature apostolique sans doute, prenait tout son temps ...
Ce serait un moyen astucieux, bien que capillotracté, d'aller "vers une existence moins éthérée" au plan canonique, sans pour autant trancher ni sur le fond ni sur la forme.
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