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A Nazareth, ville de Galilée
par Abbé Néri 2015-03-25 17:27:21
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Dans ce jour où nous célébrons la fête de l’Annonciation, je voudrais partager avec vous ces quelques réflexions de saint Bernard :

« Ainsi l'ange Gabriel fut envoyé de Dieu. Mais où fut-il envoyé?

« Dans une ville de Galilée appelée Nazareth (Luc, I, 26.) »

Voyons, comme dit Nathanaël « S'il peut sortir quelque chose de bon de Nazareth » (Joan., 1, 45).

Nazareth veut dire fleur. Il me semble qu'on peut retrouver comme les germes de la pensée de Dieu, tombés en quelque sorte du ciel sur la terre, dans les paroles adressées d'en haut aux patriarches Abraham, Israël et Jacob et dans les promesses qui leur furent faites; c'est, en effet, de ces germes précieux qu'il est écrit:

« Si le Seigneur, Dieu des armées ne nous avait point laissé un germe, nous serions comme Sodome, et nous ressemblerions à Gomorrhe (Isa, I, 9). »

Or ce germe a fleuri dans les merveilles qui ont paru quand Israël est sorti d'Égypte, dans les figures et les emblèmes de son voyage à travers le désert, plus tard dans les visions et les prédications des prophètes, et dans l'établissement du royaume et du sacerdoce jusqu'au Christ qu'on peut à bon droit regarder comme le fruit de ce germe et de ces fleurs, selon cette parole de David:

« Le Seigneur répandra sa bénédiction sur nous et notre terre portera son fruit (Psalm., LXXXIV, 13), »

Et cette autre :

« J'établirai sur votre trône le fruit de votre ventre (Psalm., CXXXI, 11). »

Le Christ doit donc naître à Nazareth, selon la parole de l'Ange, parce qu'à la fleur on espère voir succéder le fruit : mais quand le fruit grossit la fleur tombe; ainsi lorsque la vérité apparaît dans la chair, les figures passent : voilà pourquoi à Nazareth se trouve ajouté le mot Galilée, c'est-à-dire émigration.

En effet, à la naissance du Christ, tout ce dont j'ai parlé plus haut et dont l'Apôtre disait: « Toutes ces choses leur arrivaient en figures (I Corinth., X, 11), » était passé.

Et nous qui maintenant jouissons du fruit, nous voyons bien que la fleur a en effet passé et il était prévu qu'elle passerait un jour, alors même qu'elle était pleinement épanouie, c'est ce qui faisait dire à David :

« Elle est au matin, comme l'herbe qui doit passer, elle s'épanouit le matin et passe durant la journée, le soir elle se flétrit, tombe et se dessèche (Psalm., LXXXIX, 6.) »

Or par le soir, il faut entendre la plénitude des temps, alors que Dieu envoya son Fils unique formé d'une femme et assujetti à la loi, en disant :

« Voici que je fais des choses nouvelles (Apoc., XXI, 5). »

Les choses anciennes ont passé et disparu, de même que les fleurs tombent et se dessèchent quand le fruit commence à prendre de l'accroissement. Aussi est-il dit dans un autre endroit:

« L'herbe se dessèche et la fleur tombe ; mais la vertu de Dieu demeure éternellement (Isa., XL, 8.) »

Je crois qu'on ne peut douter que le fruit soit ce Verbe de Dieu; car le Verbe est le Christ même.

Ainsi le bon fruit c'est le Christ qui demeure éternellement, mais où est l'herbe qui se dessèche, où est la fleur qui tombe ?

Le Prophète va nous répondre :

« Toute chair n'est que de l'herbe et toute sa gloire est comme la fleur des champs (Isa., XL, 6).»

Si toute chair n'est que de l'herbe, il s'ensuit que le peuple charnel des Juifs a dû se dessécher comme la fleur des champs.

N'en est-il pas en effet ainsi?

N'est-il pas privé de toute la graisse de l'esprit, maintenant qu'il s'en tient à la sécheresse de la lettre?

Et sa fleur n'est-elle point tombée, quand a disparu la gloire qu'il trouvait dans sa Loi?

Si elle n'est point tombée où donc sont ce royaume, ce sacerdoce, ces prophètes, ce temple et toutes ces merveilles enfin dont il aimait à se glorifier en disant:

«Quelles grandes choses nous avons entendues et connues et que nos Pères nous ont racontées (Psalm. LXXVII, 3)? »

Et ailleurs :

« Quelles merveilles n'a-t-il point ordonné à nos Pères de faire connaître à leurs enfants (Ibidem, 7) ? »

Telles sont les réflexions que me suggèrent ces paroles :

« A Nazareth, ville de Galilée. »

     

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 A Nazareth, ville de Galilée par Abbé Néri  (2015-03-25 17:27:21)


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