"Une personne a pu se retrouver divorcée sans l'avoir souhaité" :
oui, c'est exactement le cas envisagé par Jésus (Matt. 5, 32, mais voir aussi Mt 18, 9 ; Marc 10, 2-12 ; 1 Cor. 7, 10-12), le cas d'une femme renvoyée par son mari :
"Celui qui renvoie sa femme, hors le cas de mariage invalide, la rend adultère, et celui qui épouse la femme répudiée commet l'adultère".
Jésus est catégorique :
"Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas";
La femme renvoyée, même sans aucune faute de sa part, même la plus innocente et la plus sainte des femmes, même victime de l'injustice et de la mauvaise foi la plus écoeurante, ne peut pas se remarier.
Et si elle le fait, il s'agit d'un adultère.
Et un adultère durable qui est institutionnalisé par un pseudo-mariage à la mairie.
"J'ajoute que si on est riche et puissant on peut obtenir une annulation de mariage par les tribunaux ecclésiastiques" :
Là, je pense que vous fantasmez. C'est possible qu'il y ait eu des cas rarissimes, vraiment exceptionnels, mais les juges ecclésiastiques ne sont pas le genre de gens susceptibles d'être impressionnés par des puissants ou achetables à prix d'argent.
Le roi Henri VIII était à son époque l'un des rois les plus puissants, voire le plus puissant : l'Eglise n'a pas hésité à lui tenir tête, quitte à perdre ce royaume.
Alors qui voulez-vous qui puisse impressionner un juge ecclésiastique ? Un député maire ? Un PDG ?
Bref, ne croyez pas ces ragots anti-chrétiens !
"De plus,quelqu'un qui ne se serait jamais marié à l'église mais plusieurs fois auparavant à la mairie et divorcé pourrait communier sans probléme(autre que sa conscience évidemment)" :
Ben oui, c'est justement une question de conscience.
Et puis, c'est toute la différence entre un péché ponctuel et un péché continu :
pour obtenir l'absolution, il est nécessaire de regretter son péché (et de réparer quand on peut réparer).
Si un homme commet des crimes atroces puis se convertit, il peut recevoir l'absolution (reste à voir un dédommagement pour la famille du/des défunt/s).
S'il vole des choses un peu précieuses, il est indispensable qu'il répare son vol, c'est à dire qu'il restitue (sauf s'il est dans l'impossibilité de le faire, auquel cas il faudra restituer partiellement, mois après mois, selon ses moyens).
S'il refuse de restituer ce qu'il a volé , il ne peut pas recevoir l'absolution.
Il est dans un péché continu : à chaque instant il renouvelle sa décision de posséder ce qui ne lui appartient pas.
Il en va de même pour celui qui a épousé une femme renvoyée par son mari.
"Comme, le disais Jésus,Ne jetez pas la pierre à la femme adultère" :
Jésus lui a dit aussi, aussitôt après : "Va et désormais ne pèche plus".
Il s'agissait d'un adultère ponctuel.
Qu'il ne faut ni recommencer, ni continuer.
Vous disiez encore :
" il peut arriver que l'on se soit trompée sur la véritable personnalité de l'autre et que la vie commune devienne impossible " :
Si le mari était dès avant le jour du mariage incapable d'assumer les obligations de la vie de couple (par exemple à cause de problèmes psychologiques graves), l'officialité peut constater l'invalidité pour "incapacité d'assumer les obligations essentielles du mariage". C'est prévu par le canon 1095 § 3.
Le droit canonique est d'une très grande sagesse, fruit de siècles de réflexions.
Can. 1095 – Sont incapables de contracter mariage les personnes :
1. qui n’ont pas l’usage suffisant de la raison ;
2. qui souffrent d’un grave défaut de discernement concernant les droits et les devoirs essentiels du mariage à donner et à recevoir mutuellement ;
3. qui pour des causes de nature psychique ne peuvent assumer les obligations essentielles du mariage.
Can. 1096 – § 1. Pour qu’il puisse y avoir consentement matrimonial, il faut que les contractants n’ignorent pas pour le moins que le mariage est une communauté permanente entre l’homme et la femme, ordonnée à la procréation des enfants par quelque coopération sexuelle.
§ 2. Cette ignorance n’est pas présumée après la puberté.
Can. 1097 – § 1. L’erreur sur la personne rend le mariage invalide.
§ 2. L’erreur sur une qualité de la personne, même si elle est cause du contrat, ne rend pas le mariage invalide, à moins que cette qualité ne soit directement et principalement visée.