Je ne partage pas votre analyse concernant le "sens plus large" qu'on pourrait donner à la reductio ad hitlerum. Certes, c’est ce que disent certains articles sur wikipedia.
Mais non, la reductio ad hitlerum implique nécessairement une référence directe ou indirecte à Hitler : le nazisme, le fascisme, le troisième Reich, la race aryenne, l’esprit germanique etc.
En effet, tout l’intérêt de cette thèse est de démontrer que l’hitlérisme constitue toujours dans notre société l’image du Mal absolu, de sorte qu’à court d’arguments on en vient tôt ou tard –riposte ultime- à assimiler la thèse de son détracteur à une thèse « nazifiante » (point Godwin).
Invoquer la reductio ad hitlerum, lorsqu’il n’est pas fait référence à Hitler ou au nazisme, de près ou de loin, constitue donc un abus de langage.
Je note, par ailleurs, que ceux qui ont recours à cet abus de langage, le font généralement dans le cadre d’un procédé sophistique de type victimaire.
Il s’agit souvent pour eux de disqualifier ab initio l’argumentation d’un détracteur en l’accusant d’avoir scandaleusement traité leur analyse comme s'il s'était agi d'une thèse nazie, ce qui est censé conduire l’interlocuteur à devoir immédiatement revenir sur ses propos ou du moins édulcorer ceux-ci : « ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, votre thèse n’est pas abominable etc. ».
Le procédé permet donc, en fin de compte, d’obtenir de son détracteur une forme de « légitimation » de sa propre argumentation, sans même avoir eu à la défendre sur le fond…
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