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L'importance d'être François
par Abbé Néri 2015-03-02 18:18:02
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Dans l'importance d'être constant Oscar Wilde décrit Jack et Algernon deux copains de guindaille, comme on dirait aujourd'hui. C'est-à-dire qu'ils écument ensemble les soirées mondaines de Londres, très guindées, où un mot dit de travers peut ruiner une réputation et où la manière de boire son thé est source de palabres interminables.

L'attitude de l'hôte de sainte Marte se situe exactement à l'opposé de celle des personnages de Wilde, puisqu'il n'a pas peur des mots, mais au contraire il n'hésite pas à recourir même aux oxymores.

Cela peut surprendre quand on pense à la définition de cette expression. En rhétorique, un oxymore ou oxymoron, du grec ὀξύμωρος (oxúmōros - de ὀξύς, « aigu, spirituel, fin » et de μωρός, « niais, stupide », qui signifie « malin stupide, spirituel sous une apparente stupidité ») est une figure de style qui vise à rapprocher deux termes (un nom et un adjectif) que leurs sens devraient éloigner, dans une formule en apparence contradictoire comme « une obscure clarté ».

Ainsi par exemple le pape François a donné récemment une interview au journal argentin La Nación. Il a parlé librement et spontanément durant 50 minutes de sa santé, de ses voyages, mais aussi de plusieurs questions concernant la situation actuelle de l’Église, du Synode sur la famille et de la réforme de la curie, et lorsque la journaliste Elisabetta Piqué lui posa des questions concernant les oppositions qu’il rencontre au sein même de la Curie, mais aussi des menaces qui lui viennent de l’extérieur, il a répondu :

« Dieu est bon pour moi ; il me donne une saine dose d’inconscience. Je continue de faire ce que j’ai à faire. »

Un religieux (1) fait cette réflexion qui laissera peut être certains rêveurs:

"Lorsque j’ai lu le texte de cette interview, j’ai été tout de suite frappé par cette expression : une saine dose d’inconscience. Je crois que cela est assez proche du concept de « seconde naïveté » de Paul Ricœur – une naïveté voulue ou en tout cas acceptée, qui nous permet d’ignorer les aspects superficiels et secondaires d’une réalité, pour nous concentrer sur ce qui en fait l’essentiel."

(1) Dom Armand VEILLEUX - Chapitre du 20 décembre 2014 - Abbaye de Scourmont

     

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