PRIMO: Des pratiques telles que la communion à genoux sur la bouche, la célébration vers l'Orient, l'usage du latin, l'emploi du grégorien ne sont pas propres au VOM, mais à la liturgie romaine qui inclut aussi le NOM. Elles sont d'ailleurs toujours mentionnées dans les textes officiels (conciliaires, Missel Paul VI, IGMR...), voire même privilégiées par rapport aux nouveautés autorisées. Il n'y a qu'à voir ce qui se passe à Rome, à Solesmes, à Kergonan et en de nombreux autres endroits. Ce n'est pas parce qu'une génération d'ignorants fait n'importe quoi en liturgie depuis quarante ans qu'il faut considérer comme un fait acquis leurs malheureuses initiatives.
SECUNDO: Il faudrait savoir ce dont l'on parle lorsque l'on parle de VOM. Le rite de 1962, soit. Cela inclut-il celui de 1965?
Nemo ne cesse de répéter à qui veut l'entendre que personne ne veut de la "réforme de la réforme". Vous avez oublié quelqu'un qui y a grand intérêt: l'Eglise. Cette réforme de la réforme aura lieu inéluctablement, tout simplement parce que c'est la seule issue à la question liturgique actuelle; cette seule raison suffit. Mais en plus, vous avez tort: une partie grandissante des jeunes prêtres la veulent, cette idée est répandue, avec des variantes certes, chez les cardinaux qui s'intéressent à la question. La quasi totalité des fidèles tradis y ont intérêt (sans forcément le savoir), et une partie de plus en plus importante des fidèles pratiquants sérieux, surtout chez les jeunes, la réclament. Je vais vous dire une chose: il n'y a que ceux qui ne s'intéressent pas à la liturgie qui ne souhaitent pas emprunter cette voie, voilà la vérité.
TERTIO: Que l'on ne vienne pas imaginer des débats pour discuter si le rite de 1962 doit être ou non réformé; c'est une évidence qu'il doit l'être. Pendant et après le Concile, personne ne le contestait, pas même Mgr Lefebvre qui sans être liturgiste était bien plus intelligent et ouvert que beaucoup de ses admirateurs. C'est un fait aujourd'hui que par exemple aucun des grands monastères bénédictins traditionnels (Fontgombault, Le Barroux et leurs abbayes filles) n'utilise le Missel de 1962 pour la grand-messe chantée quotidienne. La fixation sur le Missel de 1962 de certaines communauté est dûe à un raidissement provoqué par l'horreur face aux abus et affadissements liturgiques qui de toute façon disparaîtront avec la génération qui les commet. D'ailleurs, vu l'état actuel des communautés, séminaires, diocèses de France dans lesquels la liturgie romaine est saccagée (en terme d'attrait des fidèles, de vocations etc), dans moins de quarante ans l'Eglise de France telle que nous la connaissons ce sera complètement éteinte. Ce qui restera sera traditionnel, au sens large (VOM et NOM bien célébré).
QUARTO: Dire que le NOM doit être jeté à la poubelle car il n'existe pas ou n'est respecté nulle part démontre une incompréhension fondamentale de la manière dont s'effectuent depuis toujours les évolutions au sein de l'Eglise. Cinquante ans, cela peut paraître long, mais c'est très court à l'échelle de l'histoire de l'Eglise. Le Concile de Trente a mis plusieurs siècles avant d'être mis en oeuvre correctement. Il est vain d'espérer avoir des résultats immédiats, surtout dans le domaine si sensible qu'est la liturgie. C'est d'ailleurs l'erreur qu'ont commise les responsables de la réforme de 1969, en voulant imposer brutalement des changements importants, alors que l'on n'avait jamais fonctionné ainsi, et qu'il n'y avait pas eu de bouleversement majeur dans la liturgie depuis cinq siècles.
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