La question n'est pas de savoir si le nouveau rite peu être amendé: il le doit tout simplement. Parce que le remplacement du nouveau par l'ancien est illusoire, du moins dans un premier temps...
Mais l'enrichissement des deux rites se fera surtout en un sens: c'est au nouveau rite de reprendre des usages de l'ancien (la formule de Benoît XVI qui parle d'enrichissement mutuel est plutôt une formule diplomatique, mais les remarques les plus fines sont les plus cruelles...). D'ailleurs, cela se fait un peu. Timidement. Je retiens un exemple: le pape actuel a beau ne pas aimer l'ancien rite, il célèbre de manière moins catastrophique que Jean-Paul II dans ses déplacements officiels (il y a quand même un acquis "bénédictin"). Il y a quand même plus de latin dans les céremonies (Jean-Paul II disait le canon en vernaculaire, alors que ses deux sucesseurs me paraissent moins vernacularisants). Autre exemple: les nouvelles traductions qui s'imposent, comme c'est le cas au Royaume-Uni, et où on prend le soin de le souligner. Je sais que la pratique actuelle est dispersive, qu'il y a beaucoup de zones d'ombre et que la France ne connaît pas de sitôt de meilleurs tradictions. Oui, le NOM disparaîtra, mais il y a plusieurs manières de disparaître, et le développement du VOM (qui ne s'est pas encore étendu de manière maximale) jouera certainement un rôle. Que signifie aller à la poubelle pour un rite ? Si c'est un produit profane ou un objet, on sait ce que cela signifie, mais comment disparaît un rite plus pauvre ? A la fois par absorption par l'ancien, par faible usage du nouveau, etc. A mon avis, un aspect jouera un rôle: la faible insistance de l'autorité à imposer le nouveau rite, car la propagation du nouveau rite a beaucoup reposé sur l'autoritarisme.
Il n'y a pas besoin d'enrichir l'ancien rite, car, en un sens, cela est déjà fait. Personnellement, je pense que l'ancien rite subit déjà l'influence du nouveau, du moins de la nouvelle manière de célèbrer dans certains aspects: aujourd'hui, le célébrant prend le temps de suivre les rubriques, sans bâcler le latin. Nous n'avons plus les messes où le prêtre accélère, du moins, celles auxquelles j'assiste démontre que le prêtre prend son temps. Et c'est tant mieux. Sauf grand-messe, les lectures sont dites en vernaculaire : voilà l'exemple d'une réforme acceptable et que le monde traditionnel a intégré. Il y a aussi un autre exemple d'influence: le prêtre qui garde ses habits liturgiques après la messe ou même l'évêque (vu à la FSSPX).
Même si la Providence fait des miracles, elle ne s'affranchit pas du temps et de l'espace. Mais le tout peut se faire sur fond de propagation de l'ancien rite qui, malgré le faible intérêt du pape actuel (qui doit être aussi calé en liturgie que nous en plomberie), continue à attirer du monde. Et c'est tant mieux ! Je le vois d'autant plus que le mouvement traditionnel continue de s'accroître. Des amis qui vont à l'étranger me parlent notamment de la Fraternité Saint-Pierre ou même du rôle croissant des prêtres diocésains. Ce qui porte ses fruits, c'est bien le développement des instituts Ecclesia Dei, au point même que la majorité des messes tridentines n'est plus dite plus par des prêtres proches ou appartenant à la FSSPX, qui, à mon avis, a cru en l'écroulement des instituts ED au début des années 1990... Le temps joue toujours pour ceux qui savent être patients.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !