…à votre précédente intervention était avant tout d’ordre factuel : je me demandais comment un pape tel Boniface VIII aurait pu s’écarter de l’opinion courante de ses prédécesseurs et des canonistes de son temps sur le devoir de soumission des fidèles à supposer que “le premier siège (…) dévie de la foi” (Gratien).
Les papes que vous venez de citer relevaient-ils vraiment de ce cas de figure ? Je ne le crois pas. Par exemple, saint Paul ne reprochait nullement à saint Pierre d’avoir dévié de la foi mais d’avoir, par un comportement public manquant de fermeté, donné à croire que les rites mosaïques conservaient une quelconque valeur alors que l’Église, guidée par le Saint-Esprit, avait déjà tranché la question en sens contraire (Actes XV, 28).
Je crois qu’en fin de compte l’exemple historique qui se rapproche le plus de celui qu’envisageait Gratien est encore celui des concessions de Pascal II à l’empereur Henri V concernant l’investiture des évêques. Non que les évêques contestataires aient eu nécessairement raison de suspecter la foi du pape : le fait est, en tout cas, que l’Église n’a pas ratifié leur jugement (sans approuver pour autant la conduite de Pascal II). Ce que je veux dire est que la démarche de ces évêques (parmi lesquels un futur pape et plusieurs saints) était bien dans la ligne du code de Gratien : jugeant que l’attitude accommodante du pape mettait en péril la doctrine catholique, ils l’avertissaient qu’ils cesseraient de reconnaître son autorité s’il ne changeait pas d’attitude.
Ceci dit, s’agissant de la situation actuelle, je vous rejoins largement : sur le châtiment qu’elle comporte, sur le recours indispensable à la prière. Et j’ajouterais, dans l’esprit de Fatima : à la mortification.
V.
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