Quoi qu'on pense de Vatican II, de sa part de responsabilité dans la crise, des interprétations données ici et là, en aucun cas, Vatican II n'affirme que l'adage Hors de l'Eglise, point de Salut est faux. Il est tout simplement vrai, parce qu'en théologie classique, la question du Salut est toujours liée à l'Eglise. Mais pour l'évêque de Chicoutoumi, l'Eglise n'est pas le corps mystique du Christ, mais seulement une organisation humaine. Le problème est que cet aspect n'est pas le seul. L'Eglise est plus que cela: elle est le Christ communiqué à ses membres, le Christ dont l'incorporation se fait par le baptême. En soi, le salut, même des gens éloignés de l'Eglise, se fera par elle. On a parlé d'appartenance invisible (la désir de baptême, y compris implicite) à une Eglise qui reste visible. Et qui est bien plus qu'une ONG spirituelle... Mais pour Mgr, l'Eglise reste une "orga", une institution purement humaine. C'est un peu court.

Autre bourde théologique: opposer le sacrifice de la croix à la Résurrection, sélectionner les mystères. Pire: les opposer. Et là, Mgr dérape. Si on suit le canon romain, il est aussi fait référence à l'Ascension, à la Parousie... Le sacrifice a lieu une bonne fois pour toute, mais il reste continuellement porté à la connaissance des fidèles. "Nous avons choisi de fêter Jésus-Christ ressuscité plutôt que d'insister sur la notion de sacrifice comme c'était le cas autrefois". Heu... Je suis pantois quand je lis cette dernière phrase: en soi, les chrétiens ont toujours parlé du sacrifice du Christ. Saint-Paul est clair sur ce point dans ses lettres. Le sacrifice représente la plus grande marque d'adoration du Christ à son Père. Mgr peut être fâché avec la notion de sacrifice expiatoire, mais le sacrifice est aussi latreutique. Nier le sacrifice de la croix, c'est tout simplement tuer toute idée de l'économie divine dont le Christ est le centre.

La théologie ne se fait pas avec des slogans, et Mgr semble aussi ignorer toute idée de développement doctrinal. Au lieu d'une saine progression dans la foi, Mgr épouse les thèses de l'herméneutique. En gros, ce qu'on disait dans les années 50 était valable, mais ne l'est plus aujourd'hui... Mais il est plus facile d'épouser les approximations théologiques de nos contemporains qui aboutissent à ne rien expliquer et à perdre toute signification à la foi chrétienne...

Et si la mission du pape était d'édifier la foi de ses frères, de leur donner des repères, non de les laisser dans une théologie douteuse et approximative ? Y at-il des sessions de formation pour les évêques ? Je m'étonne qu'en plus haut-lieu, au niveau épiscopal, règne une telle ignorance....

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