Je ne suis pas preneuse. J'aime être impressionnée, là nous en sommes loin par Castille 2015-02-14 23:06:30 |
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Les temps -au pluriel- sont durs pour la chrétienté; au singulier, il est précieux, car rare pour moi. Je n'en ai pas pour lire les jongleurs -talentueux ou géniaux-qui s'amusent avec la piété. Le conseiller papal pour la lecture a fait mouche, de toute évidence il sait bien quoi présenter a son chef.
Le choix de la couverture :
Ce n'est pas le moment de vanter l'incrédulité. Il est confortable, paresseux et lâche de prédire a tout un chacun qui refuse carrément la religion, qu'il est un Saint Thomas endormi. Cela s'harmonise bien avec la prochaine célébration commune de la Réforme. (jamais mot n'a été plus inapproprié au demeurant)
La revue Toudi
Source Babelio
.....Le talent littéraire de Malègue —sans doute son génie—, c'est de proposer sur ce point une réponse intelligente, mais qui n'est pas là comme la thèse d'un roman à thèse maniant lourdement des personnages en vue de « défendre » une « vérité ». S'il l'avait fait, il aurait tué en lui le romancier et personne n'aurait songé à le rééditer ni ne l'aurait lu, traduit etc. Il n'aurait pas seulement tué le romancier, il aurait falsifié la foi et ce que cette démarche comporte nécessairement d'intelligent à l'instar de toute démarche humaine, aussi simple et commune qu'elle puisse être. Il l'aurait également tuée, car, née de la spontanéité humaine libre et intelligente, surélevée par la grâce, la foi ne pourrait souffrir une « défense », même dans un procès qu'elle « gagnerait ». Toute « défense » (usons encore de ce terme), de la foi commence par l'ouverture à la personne et ceci exclut toute stratégie d'une raison conquérante. Dans « convaincre », dit Levinas, il y a « vaincre ». D'ailleurs c'est dans la forme d'exécution la plus ignominieuse, combinant l'horrible et le dérisoire (un T de bois auquel on accroche un corps nu par des clous peu au-dessus du sol), que le Christ meurt. Dostoïevski a bien vu que cela condamne toute entreprise contraire à ce que nous appellerions aujourd'hui « la laïcité ». Et cela amène Malègue à retourner la mise en cause moderniste de la divinité de Jésus. Ce n'est pas un Dieu humilié qui fait problème, mais un Dieu-Homme qui ne rejoindrait pas exemplairement l'abaissement de toute vie humaine dans la mort. D'où le mot de Largilier à Augustin : « Loin que le Christ me soit inintelligible s'il est Dieu, c'est Dieu qui m'est étrange s'il n'est le Christ. ».....
....Cette déchristianisation prophétisée par Malègue comme par tous les grands de la renaissance littéraire catholique en France ou Graham Greene, le deuxième roman Pierres noires : Les Classes moyennes du Salut, en parle aussi, mais sans jamais combattre les lois françaises sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat de 1905, alors qu'Augustin ou Le Maître est là, réfutait le modernisme. Malègue, la déchristianisation, aussi providentielle que la Révolution et la République, ne menace pas la foi, mais, au contraire, fait exploser le confort où elle s'englue.
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