Je, je, je :
"J’ai le sens de l’Eglise… Je regarde l’horizon, je vois le Pape –un seul…- et je choisis de le suivre."
Merci beaucoup pour cet auto-témoignage. C'est beau comme l'antique. Merci d'étaler ainsi votre humilité. Tiens, vous aussi vous
choisissez ?
Amusant...
Oui je parle d'apparences parce que les deux choses qui s'offrent à tous, dans l'affaire qui nous concernent, ce sont, depuis Vatican II, les apparences suivantes :
- Apparence de continuité dans la succession aux offices ecclésiastiques.
- Apparence de discontinuité dans la profession et dans la transmission (intégrale) de la foi.
J'ai essayé de m'attacher - dans mon post - à cette seule problématique : que nous disent les apparences, sans rentrer dans les considérations, dans les jugements, dans les "choix" (comme vous diriez) concernant la signification de telle ou telle affirmation conciliaire controversée.
A priori, et relativement à ce qu'il croit déjà en raison de l'Autorité incréée de Dieu révélant, un croyant ne peut pas adhérer à ce qui a les apparences de la rupture. Une pareille démarche reviendrait à abandonner la foi théologale.
Certes, la parole magistérielle est la condition de l'exercice de la foi. C'est en raison de l'existence de cette parole et de son infaillibilité que le Donné de la Révélation a été transmis jusqu'au croyant en question.
Mais même en "choisissant" l'obéissance, il ne peut pas "choisir" contre ce qu'il croit déjà dans la lumière de la foi.
- Peut-on, pour essayer de réconcilier votre "choix" avec la foi, faire valoir que les apparences de la continuité en terme de succession aux offices ecclésiastiques et au premier d'entre eux ne sont et ne peuvent être trompeuses ?
- La réponse est non puisque, ne vous en déplaise, les papes Paul IV et saint Pie V ont statué en sens contraire : un hérétique élu au Siège Apostolique ne serait aucunement pape. De soi ses actes officiels seraient privés de validité.
Ce n'est pas là une opinion de théologien, c'est ce qu'a admis à un moment donné la législation de l'Eglise, et donc le magistère qui se porte garant de l'orthodoxie et de l'orthopraxie de cette législation (pas la peine de prétendre donner des leçons de droit canon quand on ne connaît et qu'on ne reconnaît même pas l'infaillibilité des lois de l'Eglise).
De ce point de vue, on se contrefiche de ce que la législation de Paul IV et de saint Pie V ait été ou non reprise avec la codification de 1917 ou avec les dispositions de Pie XII concernant le conclave.
L'Eglise, par la bouche de deux papes, a admis ex officio que l'hypothèse d'un hérétique élu apparemment par le conclave n'était ni impossible ni aberrante. L'Eglise a admis ex officio qu'un tel "pape" n'aurait de pape que le nom.
Donc les apparences de la continuité, en terme de succession aux offices ecclésiastiques, peuvent être trompeuses.
- En revenant maintenant aux apparences de rupture, en terme de profession et de transmission de la foi, est-ce que Paul VI et ses successeurs ont détrompé ex officio les catholiques qui entendent le rester et qui, en conséquence, ont refusé d'adhérer à Vatican II et aux réformes du post-concile ?
La réponse est non. Pourquoi ?
Parce que loin de lever les indéterminations pour certifier en quoi il y a continuité - ou rupture - les pontifes de Vatican II se sont contentés de choisir ce que Meneau appelle à raison la méthode Coué, laissant à des particuliers plus ou moins "autorisés" (parfois en échange de quelque hochet ou rochet) le soin d'expliciter à leur sauce en quoi il y aurait continuité.
Autrement dit, les baptisés qui, pensent-ils par "obéissance", "choisissent" d'adhérer à la thèse de Dom Tartemolle plutôt qu'à la thèse du Révérend Tartemuche n'exercent pas - en l'espèce - la foi théologale, mais une pure foi humaine.
Ils croient non pas sur le témoignage d'une autorité infaillible qui lève infailliblement les indéterminations, mais sur l'auto-témoignage de tel ou tel particulier plus ou moins bien en cour et plus ou moins bien diffusé par les réseaux de distribution amis.
Quand ils disent : le pape est à Rome, ne les croyez pas. Dans les faits, leur vrai pape s'appelle Tartemolle.
Remarquez, Tartemolle ou Tartemuche sont peut-être très savants et très zélés. Mais pourquoi leur accorder plus de crédit qu'aux symposium(s) de la Fraternité XYZ décryptant par le menu la malice intrinsèque de tel et tel décret conciliaire ?
En se tenant ici en marge du débat Tartemolle versus Fraternité XYZ (qui existe par ailleurs), on peut et l'on doit affirmer ceci : ces pontifes qui, au moins par hypothèse, peuvent ne pas être papes, dans les faits, concrètement, induisent les fidèles à les regarder comme des imposteurs puisque :
- Leur concile possède (au moins) les apparences de la rupture ;
- Dans ces conditions, ils se contrefichent de remplir leur premier devoir qui est de définir ex officio en quoi leur concile et leur enseignement conciliaire s'inscrit bien dans la continuité de la tradition ecclésiale.
P.S. : L'argument du nombre et des présumés "excités" (vous vous êtes bien regardé ?) ne vaut strictement rien. Les apôtres et les disciples étaient une poignée d'"excités" aux yeux du Sanhédrin : c'est d'ailleurs toujours l'opinion de vos "frères aînés" (prétendument) "dans la foi". Malheureusement pour ces derniers, confirmés dans leur infidélité par l'église de Vatican II.