Le père jésuite américain Joseph Fessio, ancien élève de Benoît XVI dont il est demeuré proche, et éditeur du livre Rester dans la vérité du Christ, a adressé une lettre au célèbre vaticaniste Sandro Magister pour dénoncer un article récemment paru dans la revue jésuite romaine Civiltà Cattolica (revue pourtant relue par le St Siège et contrôlée par un proche du pape).
L'article dénoncé par le P. Fessio a été écrit par un jésuite français connu pour son libéralisme, le P. Pierre de Charentenay, ancien directeur du Centre Sèvres et ancien directeur de la revue Etudes.
Le P. de Charentenay reproche à l'épiscopat philippin son opposition frontale à la libéralisation de la contraception, il accuse ces évêques d’être "arriérés" et "fermés" non seulement par leur rejet des lumières de la modernité mais également par rapport aux sollicitations du pape François.
Dans son courrier, le P. Fessio répond à l'article du P. de Charentenay en soutenant que la contraception est plus grave et dommageable que l'avortement.
Voilà son raisonnement simple et logique :
Quel est [...] le mal le plus grave ? Est-ce de prévenir la conception – et l’existence – d’un être humain doté d’une âme immortelle, voulu par Dieu et destiné au bonheur éternel ? Ou bien est-ce d’interrompre le développement d’un enfant dans le sein de sa mère ? L'avortement est certainement un mal grave et il est qualifié par "Gaudium et spes" de "crime abominable". Mais il existe quand même un enfant qui vivra éternellement. Tandis que, dans le premier cas, un enfant que Dieu voulait voir venir au monde n’existera jamais.
[...] priver quelqu’un de l’existence est un mal plus grand que priver quelqu’un de la vie temporelle.
Le P. Fessio rappelle aussi ce qui avait été mis en valeur par Jean-Paul II : la corrélation entre contraception et avortement :
Les statistiques provenant du monde entier font apparaître qu’un accès plus généralisé à la contraception a une corrélation élevée avec une augmentation des avortements. Et les données sont également intuitives : une fois que la contraception est bien présente dans les mentalités, l’avortement est considéré comme constituant une simple mesure de sécurité en cas d’échec de la contraception, ce qui arrive très souvent.
Le P. Fessio dénonce enfin l'argument pernicieux qui voudrait que la contraception soit légalisée afin que pas seulement les riches puissent y avoir accès. Cet argument vaut évidemment aussi pour l'avortement :
Ici l’erreur pernicieuse est évidente et il suffit d’en faire un rapide commentaire : étant donné que les riches sont en mesure de contourner une loi qui interdit un mal grave, alors la loi devrait être abolie de telle sorte que les pauvres ne soient pas privés de la même possibilité.
Vous pouvez lire l'intégralité de la lettre du P. Fessio et de l'article de Sandro Magister ICI.
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