16-01-2015 14:26:14
Pays : PHL
GLGL
FRS1891 0643 /AFP-HM47
Par Jea
Louis DE LA VAISSIERE
MANILLE, 16 jan 2015 (AFP) - Le pape François s'est posé vendredi aux Philippines en pourfendeur de la corruption, appelant les autorités à lutter contre des inégalités sociales "scandaleuses", mais aussi en défenseur du modèle traditionnel de la famille.
Sur tous les parcours qu'a empruntés le pape, des centaines de milliers de Philippins l'attendaient patiemment et l'acclamaient. Son style direct et chaleureux, ses messages sur les inégalités et sur la dévotion populaire, sur l'importance des liens familiaux, concourent à la popularité de François dans l'archipel, dont 80% des 100 millions d'habitants pratiquent un catholicisme extrêmement fervent.
Le premier message du pape a été le "refus ferme de toute forme de corruption qui détourne les ressources destinées aux pauvres". Il faut "briser les chaînes de l'injustice et de l'oppression qui donnent lieu à d'évidentes - et vraiment scandaleuses - inégalités sociales", a-t-il martelé dans son discours.
Le pape s'adressait aux autorités politiques et au corps diplomatique réunis au palais présidentiel.
Environ un quart de la population de l'archipel vit avec moins de 60 cents américains (50 centimes d'euro) par jour.
Il faut lutter contre ces inégalités, a ajouté le souverain pontife, appelant les autorités à "réformer" les "structures sociales qui entretiennent la pauvreté et l'exclusion des pauvres".
"Il est maintenant plus que jamais nécessaire que les dirigeants politiques se distinguent par leur honnêteté, leur intégrité et leur responsabilité envers le bien commun", a également déclaré le pape.
Depuis son arrivée au pouvoir voici quatre ans, le président Benigno Aquino a lancé une vaste campagne anti-corruption qui a vu le placement en détention de sa prédecesseure Gloria Arroyo et de trois sénateurs pour des chefs de corruption.
- 'Colonialisme idéologique' -
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Le pape s'est ensuite rendu dans une association qui s'occupe des enfants des rues, Anak, et a rencontré des dizaines de milliers de fidèles dans un stade couvert, pour une "rencontre des familles".
"Il y a un colonialisme idéologique qui cherche à détruire la famille. Chaque menace contre la famille est une menace contre la société", a-t-il martelé dans un discours par moments improvisé.
Ponctué d'anecdotes en espagnol, ce plaidoyer, se référant à Paul VI et à Jean Paul II, a été longuement applaudi par les 25.000 fidèles rassemblés au "Mall of Asia Arena".
Plus tôt, François, s'adressant aux évêques et prêtres dans la cathédrale de Manille, s'en était déjà pris aux "forces puissantes" qui "attaquent" la famille et "attirent les jeunes". Il avait critiqué les "présentations confuses de la sexualité et du mariage", appuyant la résistance des évêques philippins conservateurs contre les projets de légalisation de l'avortement et du mariage gay.
"La famille est menacée par les efforts croissants de certains pour redéfinir l'institution même du mariage à travers le relativisme, la culture de l'éphémère et un manque d'ouverture à la vie", a-t-il poursuivi devant les familles philippines, dans un langage rappelant celui de ses prédécesseurs conservateurs Jean Paul II et Benoît XVI.
Il a aussi demandé aux familles, en référence à l'avortement, d'"être des sanctuaires de respect pour la vie, depuis la conception jusqu'à la mort naturelle".
Il a encouragé les naissances dans le cadre des familles, "bénédiction pour notre monde". Faisant allusion à Paul VI et à son encyclique controversée "Humanae Vitae" de 1968 qui avait condamné les méthodes artificielles de régulation des naissances (la pilule), le pape a estimé qu'il y avait toujours "une menace de destruction de la famille à travers le renoncement aux enfants".
Lors de ce second périple du pape argentin en Asie après son voyage en Corée du Sud, le pape est attendu samedi à Tacloban, sur l'île de Leyte, à 650 km de Manille. En 2013, le super typhon Haiyan y avait fait 7.350 morts ou disparus. Il rencontrera longuement des survivants.
Plus de 40.000 soldats et policiers sont déployés dans l'archipel pour cette visite qui pourrait attirer plus de monde que celle de Jean-Paul II en 1995.
jlv/lpt
AFP 161426 JAN 15
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