Il est bon que le pape mette fin au délire ambiant qui consiste à revendiquer la liberté totale d'expression. C'est du bon sens. Il montre bien que la liberté humaine doit être cadrée pour ne pas devenir une licence à faire le mal. Mais son appel général à la liberté d'expression comme droit humain fondamental s'avère problématique dans ces conditions. Qui va fixer les limites de la liberté pour qu'elle ne sombre pas dans la licence ? Car pour l'instant, c'est le carcan droit-de-l'hommiste qui impose de façon planétaire l'idée qu'on peut se moquer de Dieu, du pape, des prophètes (faux ou vrais d'ailleurs). En revanche, les personnes qui raillent les juifs ou condamnent les homosexuels prennent le risque d'être condamnés. Dès lors que les hommes n'ont plus le sens de Dieu, les notions de bien et de mal sont à la merci des plus forts du moment et de leur idéologie. Dans ces conditions, il est impossible de soutenir la liberté d'expression de façon globale sans apporter de véritable définition de ce qu'est la liberté. D'ailleurs, les promoteurs de la loi Gayssot sont bien obligés de reconnaître eux aussi qu'ils admettent des limites à leur propre conception de liberté. Il n'est pas étonnant que Grégoire XVI, vivant dans un environnement plus chrétien que le nôtre ait qualifié en son temps ce droit de délire. "Quelle mort plus funeste pour les âmes, que la liberté de l'erreur !" disait-il en 1832. Comme le faisait remarquer XA hier, c'est au nom de ce droit à la liberté d'expression non régi par le bien et le mal que le mal, celui de l'obscénité et du mépris de Dieu a obtenu hier une notoriété planétaire. On ne peut s'y résigner.
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