Le Christ a été moqué dès son supplice (Mc 15, 17-20 29-32). Et cela a continué avec les persécutions romaines. En fait, comme un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on L’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi (Jn 15, 20). De fait, heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de Lui. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés (Mt 5, 11-12).

Le fidèle, face aux unes de tel ou tel périodique satirique ne doit pas céder à la panique spirituelle. Il lui faut se rappeler que, parce qu'il est pécheur, il n'est lui-même que la caricature de la ressemblance de Dieu désirée par Lui au Commencement (Gn 1-3). Le Rédempteur lui-même accepte de ne ressembler plus à rien pour restaurer le visage de l'homme. Il a rendu ma face dure comme pierre (Is 50, 6). Il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. (Is 53, 2).

De fait, s'il est normal de se sentir blessé par la caricature de la Religion, le fidèle doit y voir aussi le miroir de ses propres imperfections et de son péché (ou plutôt de la structure de péché dans lequel il est prisonnier) et qui défigure la figure du Fils de Dieu manifestée dans l’Église. Cela n'interdit pas de se défendre et d'expliquer, bien au contraire, mais selon les règles du jeu. Le catholique n'a pas peur de rentrer dans l'arène du débat public mais avec l'aide de l'Esprit Saint.

Le chrétien peut se rappeler de l'humour de Dieu dans la Résurrection: ce qu'il y a de plus sérieux en ce monde (la mort et le péché) sont ébranlés. Ce qui Vendredi était tragédie, devient comédie le Dimanche.

C'est pourquoi, face à l'ordure, la seule réponse est le témoignage d'une Foi sincère, d'une Espérance paisible et d'une Charité ardente à se répandre dans les cœurs en paroles et en actes. Les mêmes qui se moquent peuvent être bouleversés par la beauté qui s'offre en prière, comme une oblation d'action de grâce.

Voilà un beau sujet de thèse de théologie, très actuel et néanmoins permanent. Comme le montre l'image illustrative, c'est depuis le début des temps nouveaux que la question est posée.
C'est, en tous cas, une grande chose que ce soit en Chrétienté que la caricature ait atteint une certaine perfection.

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