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C’est quoi ce délire !
par Abbé Néri 2015-01-10 17:08:17
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C’est quoi ce délire !

Je me surprends à parler jeune ! Pourtant c’est en pensant à un Pontife que n’était pas vraiment ami de la modernité que j'emploi ce mot. C’est en effet Grégoire XVI qu’a employé ce qualificatif pour parler du goût effréné de la liberté.

Nous verrons une foule atteinte de ce délire défiler pour affirmer leur adoration à cette idole suprême des temps modernes. Espérons que les chrétiens n’oublient pas que ce jour ils ont mieux à faire, puisque célébrant la solennité de l’Epiphanie ils sont conviés à rendre l’adoration à Celui-là seul qui la mérite : le Christ Notre Seigneur.

Vous pouvez avoir un aperçu de la raison que portait Grégoire XVI à qualifier de délire ce goût immodéré de la liberté dans le préambule de l’Encyclique (1) que Léon XIII a consacré à ce sujet :

« La liberté, bien excellent de la nature et apanage exclusif des êtres doués d’intelligence ou de raison, confère à l’homme une dignité en vertu de laquelle :

- il est mis entre les mains de son conseil
- et devient le maître de ses actes. »

Il est remarquable de constater la grande précision avec laquelle le souverain Pontife décrit la liberté. Elle constitue certes un bien excellent mais pas absolu, il est relatif, il dépend de l’usage qu’on en fait. La dignité qu’en découle est du même ordre donc elle n’est pas inamissible, elle se situe clairement dans l’ordre de l’opération : en suivant nos actes, nous sommes dignes de louange ou de blâme.

C’est pourquoi le même Pontife affirme :

« Ce qui, néanmoins, est surtout important dans cette prérogative, c’est la manière dont on l’exerce, car de l’usage de la liberté naissent les plus grands maux comme les plus grands biens. »

Et dans le réalisme qui caractérise son enseignement de montrer les différentes issues de l’usage de la liberté :

« Sans doute, il est au pouvoir de l’homme d’obéir à la raison, de pratiquer le bien moral, de marcher droit à sa fin suprême; mais il peut aussi suivre toute autre direction, et, en poursuivant des fantômes de biens trompeurs, renverser l’ordre légitime et courir à une perte volontaire. »

Voilà le délire que nous constatons : ce gens qui idolâtrent la liberté courent à leur perte volontaire dont les tragiques événements actuels sont la sanglante illustration.

Nous ne pouvons donc pas faire chœur avec ses clameurs pour acclamer la liberté d’expression.

Toute l’Encyclique de Léon XIII est non seulement à lire mais à étudier avec soin. La suite du préambule que je cite ici vous donnera peut-être envie de le faire :

« Le libérateur du genre humain, Jésus-Christ, est venu restaurer et accroître l’ancienne dignité de notre nature; mais c’est à la volonté même de l’homme qu’il fait sentir surtout son influence, et, par sa grâce dont il lui a ménagé les secours, par la félicité éternelle dont il lui a ouvert la perspective dans le ciel, il l’a élevée à un état meilleur.

Et, pour un motif semblable, l’Église a toujours bien mérité de ce don excellent de notre nature, et elle ne cessera pas d’en bien mériter, puisque c’est à elle qu’il appartient d’assurer aux bienfaits que nous devons à Jésus-Christ leur propagation dans toute la suite des siècles. Et pourtant, on compte un grand nombre d’hommes qui croient que l’Église est l’adversaire de la liberté humaine. La cause en est dans l’idée défectueuse et comme à rebours que l’on se fait de la liberté. Car, par cette altération même de sa notion, ou par l’extension exagérée qu’on lui donne, on en vient à l’appliquer à bien des choses dans lesquelles l’homme, à en juger d’après la saine raison, ne saurait être libre.

Nous avons parlé ailleurs, et notamment dans l’Encyclique « Immortale Dei », de ce qu’on nomme les libertés modernes ; et, distinguant en elles le bien de ce qui lui est contraire, Nous avons en même temps établi que tout ce que ces libertés contiennent de bon, tout cela est aussi ancien que la vérité, tout cela l’Église l’a toujours approuvé avec empressement et l’a admis effectivement dans la pratique. Ce qui s’y est ajouté de nouveau apparaît à qui cherche le vrai comme un élément corrompu, produit par le trouble des temps et par l’amour désordonné du changement. Mais, puisque beaucoup s’obstinent à voir dans ces libertés, même en ce qu’elles ont de vicieux, la plus belle gloire de notre époque et le fondement nécessaire des constitutions politiques, comme si sans elles on ne saurait imaginer de parfait gouvernement, il Nous a paru nécessaire pour l’intérêt public, en face duquel Nous Nous mettons, de traiter à part cette question. »

(1) Lettre encyclique Libertas Praestantissimum du 20 juin 1888


     

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