Mémoires, 7° édition (sic) de 2008, p. 203-204 :
TEXTE DE LA DEMANDE DE LA CONSECRATION
DE LA RUSSIE
«Le Père Gonçalves est venu quelquefois confesser dans notre
chapelle. Je me suis confessée à lui, et comme je m’entendais
bien avec lui, j’ai continué à le faire durant les trois ans où il est
resté ici comme supérieur. Ce fut à cette époque que Notre Dame
m’avertit que le moment était arrivé où elle voulait que je fasse
connaître à la Sainte Église son désir de Consécration de la Russie,
et Sa promesse de la convertir. La communication fut faite ainsi:
(13-6-1929) J’avais demandé et obtenu la permission de mes
supérieures et confesseur de faire une Heure-Sainte de 11 heures
à minuit, dans la nuit du jeudi au vendredi de chaque semaine. Me
trouvant seule une nuit, je m’agenouillai contre la balustrade au
milieu de la chapelle en disant, prosternée, les prières de l’Ange.
Me sentant fatiguée, je me redressai et continuai à les réciter les
bras en croix. La seule lumière était celle de la lampe.
Soudain toute la chapelle s’éclaira d’une lumière surnaturelle
et sur l’autel apparut une croix de lumière qui s’élevait jusqu’au
plafond. Dans une lumière plus claire on voyait sur la partie supé-
rieure de la croix une tête d’homme dont on voyait le corps jusqu’à
la ceinture; sur la poitrine une colombe également lumineuse et,
cloué sur la croix le corps d’un autre homme. Un peu au-dessous
de la ceinture de celui-ci, suspendu en l’air, on voyait un calice et
une grande hostie sur laquelle tombaient quelques gouttes de sang,
qui coulaient le long du visage du crucifié et sortaient d’une blessure
de la poitrine. Coulant sur l’Hostie, ces gouttes tombaient dans
le Calice. Sous le bras droit de la croix se trouvait Notre Dame
(c’était Notre Dame de Fatima avec son Cœur Immaculé dans la
main gauche, sans épée ni roses, mais avec une couronne d’épines
et des flammes...) Sous le bras gauche, de grandes lettres,
comme d’une eau cristalline qui aurait coulé au-dessus de l’Autel,
formaient ces mots «Grâce et Miséricorde».
J’ai compris qu’il m’était montré le Mystère de la Très Sainte
Trinité, et j’ai reçu des lumières sur ce Mystère qu’il ne m’est pas
permis de révéler. Ensuite Notre Dame me dit:
– Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père de
faire, en union avec tous les Evêques du Monde, la Consécration
de la Russie à Mon Cœur Immaculé, promettant de la sauver par
ce moyen. Les âmes que la Justice de Dieu condamne pour les
péchés commis contre moi, sont si nombreuses, que je viens demander
une réparation : sacrifie-toi à cette intention et prie.
J'ai rendu compte de ceci à mon confesseur qui m'ordonna
d'écrire ce que Notre Dame voulait que l'on fasse.
Plus tard, au moyen d'une communication intime, Notre Dame
me dit en se plaignant :
– On n'a pas voulu écouter ma demande !... Comme le roi de
France*, on s'en repentira et on le fera, mais ce sera trop tard. La
Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde, provoquant
des guerres, des persécutions contre l'Église : le Saint-Père aura
beaucoup à souffrir !
Note de bas de page :
En 1689, un an avant sa mort, Sainte Marie Marguerite tenta par plusieurs
moyens et initiatives, de faire parvenir à Louis XIV, le ‘ Roi Soleil ’,
un message du Sacré Cœur de Jésus, avec quatre demandes : graver
le Cœur Sacré de Jesus sur le drapeau royal ; construire un temple en
Son honneur, où seraient reçus les hommages de la cour ; le Roi devait
faire sa consécration au Sacré Cœur ; et il devait user son autorité
auprès du Saint Siège pour obtenir une messe en l'honnneur du Sacré
Cœur de Jésus. Cependant, on n'en obtint rien. Il paraît vraissemblable
que ce message n'arriva même pas à être connu du Roi.
Ce n'est qu'un siècle plus tard, que la famille Royale répondit dans la
mesure du possible à ce message.
Louis XVI, en 1792, conçoit l'idée de se vouer au Sacré Cœur de Jé-
sus, mais c'est déjà dans la prison du temple qu'il la réalise, en faisant
la promesse d'accomplir, après sa libération, toutes les demandes
communiqués par Sainte Marie Marguerite.
Mais pour la Divine Providence, il était trop tard : Louis XVI fut guillotiné
le 21 janvier 1793.