Mais dans tous les cas, qu'on applique une mesue ou pas à la mélodie change la façon de chanter seulement, pas l'essence même du chant, et l'on peut affirmer que jamais on n'a cessé de chanter la messe, que la transmission orale est ininterrompue, même dans les endroits reculés.
Le fait est que si vous dites que l'on a toujours chanter la messe vous avez raison.
Cependant, la décrétale mentionnée par Meneau, fait allusion à une condamnation ferme de la modification de la façon de chanter.
Quand vous dites que l'essence même du chant n'est pas changée par l'application d'une structure, là il faudrait l'avis d'un musicologue.
Car pour l'historien que j'ai consulté, c'est toute la liberté de la mélodie qui est atteinte par l'imposition de cette structure, c'est d'ailleurs ce que regrette et condamne la décrétale.
Ensuite on peut imaginer que la mesure, les lignes, les notes carrés qui ont remplacé les neumes, l'ont été pour permettre une transmission fidèle du chant.
Mais ne pourrait-on faire une analogie, avec le train, je m'explique.
Quand enfant je voyageais traversant en train la France transversalement dans le sud, de l'est vers l'ouest (je ne me prends pas pour un soleil rassurez-vous) je pouvais savoir dans quelle gare nous étions arrivé, sans en connaître le nom, seulement à l'accent de la personne qui faisait l'annonce au micro. Je me souviens que l'accent le plus marqué était celui de Carcassonne nom qui se prêtait au roulement des R;
Puis apparut la télévision, la radio, qui modelèrent, formatèrent les accents, puis la voix électronique, qui fait que si vous n'entendez ou ne lisez le nom de la gare, vous ne savez plus ou vous êtes.
Et bien simplement par cette diminution de la musicalité de l'accent, on perdit en liberté. Et l'on a perdu quelque chose de l'émanation de l'essence de la France.
Bien sûr vous me direz rien à voir avec la liturgie, mais justement si car à avoir voulu, formater, modeler et certainement dans un souci de transmission authentique, on a perdu de la poésie, de l'authenticité.
Tout le monde ne sera pas sensible à cela, mais j'avouerai être certain, que selon la langue, le pays, ou était chanté le grégorien, il y avait une musicalité différente, un moine italien, espagnol, français avait son intonation propre qui s'exprimait en toute liberté, liberté contrainte formatée dés l'apparition de la première ligne, même si cela fut dans un souci de transmission fidèle.
Mais peut-être que des spécialistes nous en dirons plus.
Cordialement.