Cette façon de distinguer le plain-chant du grégorien (alors que l'expression plain-chant grégorien est courante) est bien dans l'esprit de Solesmes.
Je prends au hasard la théorie de la musique de Claude Abromont (Fayard, Les indispensables de la musique, 2001) page 265 :
Les théoriciens du XIIIe siècle distinguaient entre cantus planus et cantus mensuratus : le premier le champ plane fait référence au chant grégorien. Cela ne signifie pas que le chant grégorien ne présente pas de rythme, mais simplement que celui-ci n'est pas mesuré. Le grégorien est rythmé. Il comporte des longues et des brèves ainsi que des syllabes accentuée mais cela se passe dans un temps subjectif, non quantifié, en relation avec le temps du langage. Ce rythme du chant grégorien est indiqué par la notation en neumes ou notes carrées. Il se déduit en fait des coupures neumatiques. Parfois certaines lettres comme "t" pour tenere, tenir le son, donnent des informations complémentaires. Enfin, la prosodie de la langue latine est le fondement de cette rythmique grégorienne.
Le second, le chant mesuré s'applique à un chant déterminé rythmiquement. Il n'existe pas encore au début du XIIe siècle, et sa naissance est traitée à la section suivante.
On a donc une distinction tout à fait différente, traditionnelle, entre plain-chant grégorien et chant mesuré, qu'on appelle aussi au XVIIe siècle plain-chant musical.
Mais dans tous les cas, qu'on applique une mesue ou pas à la mélodie change la façon de chanter seulement, pas l'essence même du chant, et l'on peut affirmer que jamais on n'a cessé de chanter la messe, que la transmission orale est ininterrompue, même dans les endroits reculés.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !