Bonjour et merci jejomau.
1. De mon point de vue,
- la question n'est pas avant tout celle du corps de bataille, affadi, attiédi, raréfié, timoré, vieillissant, dans le contexte du catholicisme européen et / ou occidental,
- la question est avant tout celle du corps du doctrine, alors que nous sommes en présence d'un Pape qui pratique "parfois" le grand écart entre ses discours ad intra et ses discours ad extra.
2. Un corps de doctrine doit servir à éclairer, et non à obscurcir ; un corps de bataille doit servir à mener une bataille,
- non seulement dans ses aspects et enjeux "positifs", donc pour un objectif,
- mais aussi dans ses aspects et enjeux "négatifs", donc contre les principes ou les pratiques qui s'opposent à la mise en mouvement ordonné, en direction de cet objectif.
3. Dans le cas présent, alors qu'avec Jean-Paul II (sauf en matière interreligieuse) et Benoît XVI, l'objectif était clairement identifié, avec une assez grande part de recentrage et de reconstruction ad intra, avec le Pape François, on est en droit de se poser quelques questions, sur ce qui est tenu pour prioritaire, par le Pape lui-même.
4. Je pense que nous en sommes arrivés à un degré de confusion non négligeable,
- avec, d'un côté, des catholiques qui ont plutôt des positions conservatrices, dans l'ordre de la foi et des moeurs, et qui peuvent prendre appui sur des propos du Pape, pour les mettre en avant,
et
- avec, d'un autre côté, d'autres catholiques, qui ont plutôt des positions rénovatrices, dans l'ordre du croire et de l'agir, et qui peuvent prendre appui sur d'autres propos du Pape, pour les mettre en valeur.
5. Une "génération François"
- qui serait inspirée plutôt par "l'esprit de l'Evangile", et non par l'Evangile lui-même, plutôt par les "valeurs" chrétiennes, et non par les vertus chrétiennes elle-mêmes ?
- qui serait tellement "miséricordiste" qu'elle tiendrait pour "fondamentalistes" tous les catholiques qui prendraient appui sur l'Ecriture, la Tradition, ou le Magistère (y compris une partie de celui du Pape François lui-même...) pour réfuter ce miséricordisme ?
- qui souscrirait à la vision selon laquelle l'Eglise a vocation à être ou à se faire avant tout "pauvre pour les pauvres", alors que l'Eglise regorge de richesses, dogmatiques, liturgiques, sapientielles, spirituelles, sacramentelles, surnaturelles, destinées et propices à la conversion et à la rédemption des pauvres et des riches, sous la conduite et en direction de Jésus-Christ ?
Très peu pour moi, et pas que pour moi, en tout cas, je l'espère.
6. Pour moi, c'est cela et pas autre chose, le fond du problème : si se formait effectivement une "génération François", mais si cette "génération François" était "axiologiquement post-moderne", au point de constituer un agent ou un facteur mutagène, situé au coeur de l'Eglise catholique, qu'aurions-nous gagné à cette formation ?
Bonne journée et à bientôt.
Scrutator.