Il reste aussi qu'en désignant le cardinal Larraona comme préfet de la S.C. des Rites en 1962, en écartant le terrible P. Bugnini cm du secrétariat de la Commission conciliaire [...] Jean XXIII pouvait penser avoir bien encadré cette réforme
Libre à vous d'entretenir et de propager vos idées roses sur feu Jolly John. L'Histoire, et le seul Maître de l'Histoire, jugeront.
Celui qui ouvre le chemin et creuse la brèche se doit d'être prudent, circonspect, lourdaud et lent, quoique tenace, rusé et clairvoyant. Voilà le rôle à tenir entre 1958 et 1963 et ce rôle fut admirablement tenu !
Il faut dire concernant Mgr. Larraona (que j'estime bien sur le plan personnel) que s'il fut un éminent juriste, il n'était pas spécialement connu pour son expertise
in liturgicis. Conservateur certes, il pouvait donc bien l'être à son gré dans son domaine, il ne ferait pas de dégâts à la SCR, et de fait, du point de vue moderniste, il ne les a pas faits. D'autant plus que le successeur de son promoteur à la SCR s'est vite empressé à bien l' "encadrer" par le fameux
Consilium ad exsequendam.
Oui, ces deux hommes se comprenaient, se complétaient et se succédaient à merveille ! Tout cela est bien réfléchi.
Tant pis pour Mgr. Larraona s'il est mort en 1973, en plein minimalisme bugniniste, comme en témoigne cette photo de ses funérailles à Saint-Pierre, dans le transept des SS. Processus et Martinien, célébrées par ... le P. Bugnini, précisément, cierge pascal (!!) et évangéliaire ouvert sur le cercueil à l'appui.
Après 41 ans, c'est peut-être le moment de penser encore à lui et de (faire) célébrer une messe catholique pour son âme.
On peut faire autrement, comme encore en 1961, pour Mgr. Tardini, qui somme toute, malgré les circonstances, on doit le dire, a encore eu des funérailles catholiques, dans ce même transept de Saint-Pierre, précisément là où s'était tenu le Concile du Vatican, presque un siècle plus tôt.
En témoigne ce petit film silencieux, le même endroit, seulement 12 ans plus tôt :
ICIOn reconnaît, à droite du principal protagoniste que nous connaissons déjà et qui fait l'absoute, sans célébrer personnellement (on entrevoit le célébrant, Mgr. Samorè, vers 2:24), le cardinal Ottaviani, fraîchement protodiacre, et Mgr. Dante, cérémoniaire.
Vers 1:28, dans le clergé assistant, on reconnaît aisément un autre Monsieur, venu à notoriété mondiale deux ans plus tard.
On est le 2 août, mois d'extrême chaleur à Rome. On remarquera que l'assistance, laïque et cléricale, à l'une ou l'autre déplorable exception près, a su s'habiller correctement pour les circonstances. Mais c'est vrai qu'on est encore en 1961, où la garde-robe était encore dictée par le décorum et l'occasion, et non pas par le bulletin météorologique et le goût subjectif.