... s'occupe des affaires sociales et ne touche pas à autre chose, c'est tant mieux ! Les fonctions doivent se partager intelligemment. Le cardinal Maradiaga me paraît plus à l'aise dans les questions sociales et caritatives que dans les questions doctrinales ou liturgiques. C'est un fait. Pas plus qu'un homme politique, un homme d'Eglise ne saurait gérer des dossiers aussi différents, s'intéresser à tout, sous peine de dispersion et de papillonage.
L'un des grands drames de l'Eglise contemporaine est de ne pas mettre les bonnes personnes au bon endroit. C'est le triste constat que je fais. Le pape actuel aurait pu faire un bon secrétaire d'Etat. Ainsi, je trouve que François est peu à l'aise quand il s'agit d'édifier ou d'enseigner (son exhortation apostolique porte trop une marque personnelle et apparaît comme un document long et brouillon), mais plus à l'aise quand il s'agit d'agir en pasteur (la question de savoir si la fonction pétrinienne n'est pas davantage une fonction doctrinale que pastorale me paraît posée). Inversement, le pape précédent était un bon docteur, semblait plus en adéquation avec la fonction, mais révélait une carrure pastorale moins convaincante (sa faible capacité à trancher, à imposer une ligne dans les nominations, sa décevante capacité à prendre la main sur l'administration, etc.). A tout prix, François cherche à faire du "doctrinal" et il le fait avec moins de brio (son pataugeage net dans les questions relatives aux divorcés remariés est patent, car il n'a pas les lumières de ses prédecesseurs et se force pourtant à croire qu'il peut être plus fin que les autres...). Nous sommes tous membres d'un même corps, et cela aurait pu être médité dans les différentes fonctions ecclésiales. On pourrait évidemment transposer ce constat aux différentes personnes que nous avons croisées dans l'Eglise, à tous ceux qui auraient pu (et même du...) être évêques... Ne vouloir des nominations qu'au prisme de son clan ou de sa coterie, c'est la garantie de ne rien faire avancer du tout...
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